Dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, des individus armés ont attaqué Seytenga, dans l’est du Burkina Faso. Cette énième attaque a entraîné la mort de plusieurs civils. La situation est difficile pour les rescapés. Le gouvernement burkinabè a décrété un deuil de trois jours, à compter du mardi 14 juin 2022, en soutien aux victimes de cet incident.
Depuis plus de six ans, le peuple burkinabè souffre des affres du terrorisme, avait déclaré le président de la transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, lors de sa prestation de serment, le 16 février 2022. « Le vent d’espoir suscité par l’avènement du MPSR [Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration] témoigne à souhait le désarroi dans lequel vit ce vaillant peuple qui ne demande qu’à retrouver la paix et la quiétude pour envisager son avenir avec sérénité », avait-il indiqué à la même occasion. Près de quatre mois après, les burkinabè sont toujours en quête de paix et de quiétude. Témoigne l’attaque meurtrière du 11 au 12 juin 2022.
« Les Forces de défense et de sécurité déployées sur les lieux ont retrouvé pour le moment 50 corps, après des recherches maison par maison et les fouilles se poursuivent », a indiqué le 13 juin dernier, devant la presse, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Wendkouni Joël Lionel Bilgo, rapporte Wakat Sera.
Dans un communiqué le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a indiqué que cette attaque « aurait fait plus d’une centaine de victimes civiles ».
Déplacement massif
Selon le porte-parole du gouvernement, « les recherches se poursuivent » pour savoir quel est le bilan réel de ce drame. « Parce que dès ce matin [du 13 juin] des populations sont revenues à Seytenga. Peut-être que certains auraient pris le corps de leurs parents », explique M. Bilgo.
Outre les bilans, il faut noter que cet incident a provoqué des déplacements massifs. Selon les chiffres avancés par le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation, à la date du 13 juin, on dénombrait 3 490 personnes déplacées internes (PDI), 465 ménages déplacés, suite aux incidents de Seytenga. La majorité de ces ménages déplacés, 74,84 %, vient de Seytenga. La plupart des rescapés, à pied, à vélo, en charrette ou en tricycle, se dirige vers Dori, à une cinquantaine de kilomètres de Seytenga.
Une situation, loin d’être rose pour ces rescapés. Abdou Dicko, responsable de l’ONG Mouvement burkinabè pour les droits de l’homme et des peuples, explique : « Il n’y a pas d’eau dans la ville parce que les installations ont été sabotées il y a quelques jours. Donc avec le nombre de déplacés, ça crée de grands soucis. Les gens sont en charrette ou à moto dans Dori pour aller se ravitailler en dehors de la ville », rapporte Afrique média.
Un deuil national
Toutefois, le porte-parole du gouvernement burkinabè rassure que des actions fortes ont été mises en place pour la prise en charge de ces déplacés internes. « À ce jour, les populations sont accueillies grâce à l’armée et à l’action humanitaire du côté de Dori. Tous ceux qui avaient besoin d’assistance alimentaire ou autres ont été pris en charge », a-t-il fait savoir. Informant ainsi qu’« une cellule psychologique a été positionnée du côté de Dori pour accompagner ces victimes ».
Suite à cet incident, les autorités burkinabè ont décrété, mardi 14 juin, un deuil national de trois jours, en soutien aux victimes de cette attaque.
Bakary Fomba
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