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Barkhane : chasse aux terroristes ou quête de légitimité ?

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À quelques encablures de la rencontre de Pau, département français, prévue pour le 13 janvier prochain entre Emmanuel Macron, président de la République française, et les chefs d’État du G5 Sahel, les traques aux terroristes se succèdent à un rythme accéléré au Mali.  
Entre demande de clarification de position face à la présence de l’armée française au Sahel et neutralisation de terroristes, la France ne serait pas en cours d’arguments pour montrer toute la nécessité de sa présence dans le Sahel.
Du samedi 21 au lundi 23 décembre 2019, la force française Barkhane est vent debout contre les terroristes. Comme un chasseur connaissant la cachette de ses proies, elle capture aussi facilement ses gibiers dans son filet.  En seulement deux jours, elle a traqué 40 terroristes (33 samedi et 7 lundi) dans la région de Mopti, 5erégion du Mali. Ce serait bien la saison de la chasse aux terroristes qui s’ouvre au Mali à la veille de l’anniversaire du lancement de l’opération Serval en 2013.
Des soldats français de l’opération Barkhane et des militaires maliens, dans la région de Liptako, le 21 mars 2019. Crédit photo: France 24

Ce qui paraît aussi intéressant dans cette chasse aux terroristes ou plutôt de quête de légitimité de la part de la France, c’est que ces actions qui se succèdent n’interviennent qu’après l’annonce de Macron, depuis la Côte d’Ivoire, de vouloir poursuivre son action militaire dans le Sahel. Semblant montrer ainsi, indirectement, la position à adopter par les chefs d’État du G5 Sahel une fois qu’ils seront à Pau. D’ailleurs, ne l’a-t-il pas confirmé lors de la conférence de presse qu’il a animée le samedi 21 décembre 2019 depuis la Côte d’Ivoire en demandant aux autres chefs d’État de la région de procéder à la façon du président nigérien Mahamadou Issoufou en clarifiant sans ambages leur position ?    
Cette manifestation soudaine de position de force sur les terroristes, intervenant dans ces conditions de pressions sur les Africains, au lieu de légitimer la présence de la France au Mali ou dans le Sahel ne fera que la délégitimer. Elle devrait intervenir après l’étape de Pau. Cela pouvait aller dans l’avantage non seulement de la France, mais aussi des chefs d’État des régions du Sahel notamment du président malien, Ibrahim Boubacar.
L’eau versée ne pouvant plus être récupérée, dit-on, on ne peut que se réjouir de se voir débarrasser de tous ces hommes qui causent du désordre en versant trop de sang au Mali. Mais qu’on prenne garde à ce qu’un autre 1er janvier 2019 ne se reproduise en 2020.   

Source: Faso Mali

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