Du 4 au 7 décembre 2025, dans le sillage de la campagne des 16 jours d’activisme qui se déroulent chaque année du 25 novembre au 10 décembre, visant à mobiliser contre toutes les formes de violences basées sur le genre, Bamako accueillera le Festival International des Femmes (FESTI-FEM), au Palais de la Culture. Placé sous le thème « Femme, pilier de la paix et gardienne des valeurs socio-culturelles », cet événement phare de l’Année de la Culture veut donner aux femmes maliennes et africaines une tribune pour célébrer, débattre et affirmer leur rôle central dans la paix et le développement.
Au Mali, les femmes portent depuis toujours la mémoire des lignages et la douleur des guerres, les gestes du quotidien et les espoirs des générations. En ce mois de décembre 2025, dans les allées du Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ, c’est à elles que revient la scène et la lumière. Le Festival International des Femmes (FESTI-FEM), organisé du 4 au 7 décembre par CIRA Charity et Mussokakorota, se veut bien plus qu’une célébration. C’est une proclamation : celle de la femme comme pilier de la paix et gardienne des valeurs socio-culturelles.
Une année de culture, une année de mémoire
2025, décrétée Année de la Culture par par le président de la transition, le général d’armée Asimi Goïta, devait se conclure sur une note d’unité. Elle s’achèvera avec ce festival, moment de convergence où se croisent musique, arts, panels, expositions, débats. Ici, pas de folklore décoratif. La culture est convoquée comme arme douce, comme levier pour recoudre les fissures d’un pays meurtri par les conflits et les déplacements.
Le message est clair : « Soutenir FESTI-FEM, c’est investir dans la paix et dans l’avenir du Mali ». Derrière le slogan, l’ambition, il s’agit de faire de Bamako la capitale d’un féminisme enraciné, où la femme n’est pas importée comme une figure de vitrine mais affirmée comme actrice centrale du changement.
Le temps des femmes, le temps du monde
Le Mali n’est pas seul. Des partenaires internationaux – ONU Femmes, UNICEF, UNESCO, Union européenne – voient dans ce festival une tribune pour une cause universelle. Car de Kaboul à Kinshasa, de Gaza à Port-au-Prince, les femmes sont à la fois premières victimes et premières résistantes. Ici comme ailleurs, elles tiennent le fil ténu de la survie et du quotidien, alors même que les discours officiels les relèguent souvent à l’arrière-plan.
À Bamako, le FESTI-FEM leur rend le premier rôle. C’est une scène mais aussi une agora. On y parlera leadership féminin, réconciliation, autonomisation, culture comme outil de cohésion. On y verra aussi des artistes, des danseuses, des conteuses. Le politique et le poétique, réconciliés.
De la solidarité au leadership
Ce festival ne se limite pas à la célébration. Il veut mobiliser l’État, afin d’accélérer les politiques inclusives ; les bailleurs, souvent frileux ; la société civile, surtout, pour pérenniser la dynamique. Car la paix, au Mali comme ailleurs, ne se négocie pas seulement entre militaires et diplomates. Elle se construit dans les foyers, les écoles, les associations. Et ce sont les femmes qui, chaque jour, la portent sur leurs épaules.
Au-delà des panels et des concerts, FESTI-FEM est une manière de dire au monde que la reconstruction du Mali ne pourra se faire sans ses femmes. Que la paix ne sera pas durable sans elles. Et que la culture, loin d’être une parure, est l’outil le plus puissant pour changer les mentalités et transmettre des valeurs.
Dans un pays où l’instabilité a trop souvent dicté le calendrier, ce festival s’impose comme une respiration. Un pari : celui d’un futur porté par les voix des femmes, hautes, claires et nécessaires.
Le temps des femmes n’est pas pour demain. Il est pour aujourd’hui. À Bamako, il vient de commencer, à travers la première édition du Festival international des femmes.
Chiencoro Diarra
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