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Au Mali, la dissolution de l’AEEM: un appel à la paix dans l’espace universitaire

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Le mercredi 13 mars 2024, le Conseil des ministres du Mali, présidé par le Colonel Assimi Goïta, Chef de l’Etat, a pris une décision radicale en réponse aux violences récurrentes dans les universités du pays : la dissolution de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Cette mesure, annoncée lors de la session ordinaire tenue au Palais de Koulouba, vise à mettre un terme à une série de troubles qui ont gravement perturbé l’espace scolaire et universitaire malien.

L’AEEM, reconnue depuis sa création en 1991 comme un acteur majeur de la représentation étudiante, est aujourd’hui accusée d’être à l’origine de multiples affrontements violents. Le dernier en date, le 28 février 2024, a été particulièrement tragique, causant la mort d’un jeune étudiant et plusieurs blessures graves. Ces incidents ne sont malheureusement pas isolés. Ils s’inscrivent dans une longue série de confrontations armées, marquées par l’usage d’armes létales et l’implication de factions rivales au sein de l’AEEM.

Des conséquences dévastatrices sur la communauté universitaire

Ces actes de violence ne se limitent pas à des affrontements entre groupes opposés; ils ont des répercussions profondes sur l’ensemble de la communauté estudiantine. La peur et l’insécurité s’installent, transformant les campus en zones de non-droit où l’apprentissage et l’épanouissement académique sont gravement compromis. Les autorités ont donc jugé nécessaire d’agir avec fermeté pour restaurer la quiétude dans les universités, en suspendant dans un premier temps les activités de l’AEEM.

Si la dissolution de l’AEEM représente une tentative de solutionner immédiatement le problème de violence, elle soulève également des questions quant à sa capacité à résoudre les conflits sous-jacents. Les racines des affrontements dépassent souvent les rivalités personnelles, reflétant des tensions plus larges au sein de la société malienne, notamment les luttes de pouvoir et les clivages politiques.

Vers une réconciliation et un dialogue constructif

Pour garantir un avenir serein à l’éducation au Mali, il est impératif de s’attaquer aux causes profondes de la violence et de promouvoir un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties concernées. Les autorités, les responsables universitaires et les étudiants doivent collaborer pour créer un environnement propice au savoir, à l’échange d’idées et à la résolution pacifique des différends. Seule une approche collective et inclusive pourra assurer la paix durable dans l’espace universitaire malien.

La décision de dissoudre l’AEEM par le gouvernement malien marque un tournant dans la quête de la pacification de l’espace universitaire. Si cette mesure peut sembler sévère, elle reflète la nécessité urgente de rétablir la sécurité et le calme pour permettre aux étudiants de se consacrer pleinement à leur éducation. Le défi reste cependant de taille: instaurer une véritable culture de paix et de dialogue au sein de l’université, essentielle pour le développement et la prospérité du Mali.

Bakary Fomba


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