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Atteinte à la liberté de la presse : l’appel des trente aux autorités maliennes et burkinabé

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Depuis l’avènement des militaires au pouvoir au Burkina Faso et au Mali, les atteintes à la liberté de la presse ont vite fleuri. Une trentaine d’organisations de défense des droits humains et de médias ont adressé une lettre ouverte aux autorités du Mali et du Burkina Faso, autant qu’aux organisations régionales et internationale, pour les exhorter à mettre fin aux atteintes à la liberté de la presse dans leur pays.

Dans une lettre ouverte aux autorités maliennes et burkinabé ainsi qu’aux institutions régionales et internationales, une trentaine de médias et d’organisations de défense des droits humains invite à mettre fin aux pressions et intimidations contre les journalistes locaux et étrangers. Elles exhortent au respect des engagements internationaux des deux pays dans le domaine de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, notamment la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

« Cette initiative de solidarité rappelle l’importance capitale du respect et de la promotion de la liberté de la presse au Mali et au Burkina Faso. Alors que le monde célèbre la journée de la liberté de la presse, les autorités de ces deux pays doivent pleinement en mesurer le sens et prendre immédiatement les décisions nécessaires pour que tout journaliste puisse exercer librement sans risques de représailles », a déclaré le directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Recul de la presse au Mali et au Burkina Faso 

Sans grande surprise, les deux pays ont significativement reculé dans le nouveau classement mondial de la liberté de la presse rendu public le 03 mai dernier. Le Burkina Faso, récemment réputé pour son dynamisme médiatique a chuté de sa 41ème place de l’an dernier pour se positionner au 58ème rang cette année. Son voisin malien, autrefois pointé du doigt comme un modèle de réussite médiatique s’en est pris une sombre place de 113ème sur 180 pays.

Des échos de meurtres des journalistes et de leaders d’opinion, des menaces et intimidations sur la presse nationale, des montages grotesques contre des journalistes, la suspension des médias internationaux RFI et France 24, l’expulsion des correspondants des quotidiens français, Le Monde et Libération. Le musellement de la liberté de la presse au Burkina Faso sont des pratiques inquiétantes aux yeux des signataires de cette lettre ouverte. Certaines mesures adoptées par les autorités du pays des hommes intègres, notamment dans ces précédents mois, compromettent le droit fondamental d’être informé, selon le RSF.

Au Mali, le même scénario se dessine autour de la liberté de la presse et des leaders d’opinion. Le RSF cite en exemple le saccage de la Maison de la presse du Mali, le 20 février dernier, l’emprisonnement du chroniqueur de radio Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, le 13 mars dernier, pour avoir dénoncé « l’assassinat » de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. Le 06 avril dernier, le journaliste Aliou Touré a été enlevé par des hommes armés et cagoulés, puis relâché quatre jours plus tard, rappelle le RSF.

Selon le rapport du RSF, « au Burkina Faso comme au Mali, ces attaques sont de plus en plus relayées sur les réseaux sociaux par des influenceurs favorables aux régimes militaires de ces deux pays, qui jouent aux justiciers et n’hésitent pas à menacer de mort les journalistes et leaders d’opinion trop indépendant à leurs yeux. »

« La protection et la sécurité de tous les professionnels » 

Sur la base de tous ces éléments, les signataires de cette lettre ouverte, exhortent les autorités du Mali et du Burkina Faso à « mettre fin à toutes les mesures qui portent atteinte à la liberté de la presse. »

Ils remarquent une absence de protection des forces de sécurité et un silence de la justice face aux campagnes d’intimidation et aux menaces de mort lancées contre les journalistes de ces deux pays. L’indépendance de la justice est l’une des recommandations clé des signataires de cette lettre ouverte qui interpellent les procureurs et les officiers de police judiciaire à être plus réactifs sur les actes répréhensibles par le droit pénal.

Les signataires de la lettre ouverte demandent aux autorités de « diligenter des enquêtes impartiales, efficaces et indépendantes pour faire la lumière sur les abus commis contre les journalistes… » 

Mieux, ils demandent aux autorités de ces deux pays voisins de garantir « la protection et la sécurité de tous les professionnels de médias victimes de menaces, intimidations, harcèlement et attaque physiques. »

Ce même appel est lancé aux responsables nationaux et les instances panafricaines et internationales destinataires de cette lettre ouverte, pour qu’ils soutiennent cette démarche de haut niveau « l’accès à l’information est un droit fondamental des peuples. »

Mohamed Camara

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