Dans l’émission « Décryptage » de Rfi « L’armée peut-elle tenir le pouvoir ? », ce lundi 7 septembre 2020, Mamadou Samaké, professeur de droit public et des sciences administratives et politiques de Bamako et Anne Savey, ancienne directrice des opérations de promediation, spécialisée dans l’analyse, la prévention et la résolution des conflits, se sont prononcés sur la crise politique au Mali, notamment la gestion de la future transition.
« La junte actuelle a décidé de prendre une voie intéressante en organisant ces concertations nationales pour essayer de dégager un large consensus pour cette feuille de transition, les organes de transition et les objectifs de la transition », a indiqué Anne Savey.
Sur la durée de la future transition, la spécialiste des analyses, de la prévention et de la résolution des conflits rappelle que la Cédéao et d’autres partenaires du Mali réclament une transition de 12 mois au cours de laquelle des élections présidentielles et législatives seront organisées. Car, précise-t-elle, non seulement il y a eu un coup d’État le 18 août, mais aussi le président sortant a dissous l’Assemblée nationale.
Pour sa part, au sujet de la durée et de la personne qui va diriger cette transition, M. Samaké estime qu’une transition de moins de 30 mois ne permet pas au Mali de réformer profondément son système. Car, dit-il, le problème du Mali n’est pas une question d’homme. C’est plutôt le système même qui est malade, fait-il savoir. Selon lui, il faut une personnalité de consensus à la tête de cette transition pour mener les réformes nécessaires.
Mme Savey estime toutefois que le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) se serait donné les moyens de maitriser la situation du côté des Forces armées et de Sécurité. À l’en croire, l’affrontement des bérets en 2012 est un épisode qui a particulièrement marqué les Forces armées maliennes. À ses dires, la junte et les personnalités qui se sont dégagées à la tête de cette junte ont pris la mesure de ces enjeux dès la journée du 18 août 2020 pour rapidement faire des gestes pour rassurer les uns et les autres de leur sécurité physique, notamment dans la capitale, Bamako.
Rappelons que lors du 57e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao, lundi 7 septembre 2020, cette organisation sous-régionale a donné comme ultimatum le 15 septembre 2020 pour la mise en place d’une transition dirigée par un président et un Premier ministre civils. Ce jeudi 10 septembre 2020, les concertations nationales pour la gestion de cette transition ont commencé à Bamako et se poursuivront jusqu’au 12 septembre prochain.
Bakary Fomba, stagiaire
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