A Glasgow, en Écosse, se tient du 1er au 12 novembre la vingt-sixième Conférence des Nations unies sur le climat. Dans cette analyse, Sahel Tribune plaide pour un impact encore plus réel de la Conférence des Parties (COP) dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Malgré l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, et les différentes rencontres qui ont continué à marquer la lutte contre le changement climatique, la situation de la planète Terre ne cesse d’inquiéter. Les conférences sur le climat (COP) se succèdent, les rapports d’alerte s’entassent. Mais le monde peine toujours à se mettre à l’abri des effets du dérèglement climatique.
Bien que la situation soit alarmante, les grands pollueurs — grandes puissances mondiales — ne semblent pas véritablement s’alarmer tous face à ce phénomène. Dont les effets sont beaucoup plus manifestes de nos jours. Les plus durement éprouvés demeurent les pays en voie de développement, lesquels sont d’ailleurs les moins pollueurs. Dans des pays comme au Sahel, victimes déjà des conflits politico-sécuritaires entraînant un véritable sous-développement, difficile de faire face aux frais de l’adaptation climatique. Ce qui laisse transparaître une inégalité béante entre pays riches et ceux pauvres.
Mouvement de protestation
Sans une assistance accrue aux pays en voie de développement, — l’adoption et l’application d’autres mesures « punissant » les grands pollueurs — tous les efforts risquent d’être vains. Cette situation fâche et, par conséquent, donne lieu à des mouvements de protestation sur le continent. À Dakar, le samedi 23 octobre, des Sénégalaises ont marché pour réclamer une « justice climatique ». À l’occasion, Mme Nadia Dia, co-organisatrice de la marche, a révélé à nos confrères d’Euronews leurs motivations : « Nous savons qu’il y aura bientôt ce grand sommet à Glasgow et nous voulons entendre les revendications de femmes qui se sont engagées et qui luttent contre les injustices climatiques ».
Elle s’interroge : « Pourquoi les autres n’arrêtent pas de polluer notre continent ? Nous ne voulons plus de cette pollution ». Son cri de cœur est accompagné par des constats sur les effets du phénomène sur le continent : « Nous n’avons plus de nappes phréatiques. À l’intérieur du pays, les animaux meurent faute d’eau ou le sol est empoisonné. Nous ne pouvons plus faire d’agriculture. Comment voulez-vous qu’on se développe ? »
Nouvelle conférence
La vingt-sixième Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26) est accueillie par le Royaume-Uni en partenariat avec l’Italie. Ce Sommet se déroule du 1er au 12 novembre 2021 au Scottish Event Campus (SEC) à Glasgow — au Royaume-Uni. À l’instar de l’Accord de Paris, il s’agit d’une conférence qui constitue « une opportunité cruciale pour réaliser un changement pivot et transformationnel dans la politique et l’action climatiques mondiales ». Les chefs d’État et de gouvernement y devront « engager davantage d’efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et trouver l’argent promis pour aider les pays en voie de développement à faire face ».
C’est bien d’organiser la Conférence des Parties sur le climat. Cependant, il est encore assez important de veiller à la mise en œuvre stricte des mesures convenues entre les États partis. La solidarité et la coordination que le monde a vues naître sous la pandémie de Covid-19 doivent être prises pour modèle dans la lutte contre ce phénomène.
Les maîtres-mots
Cette lutte contre le dérèglement climatique paraît néanmoins être une tâche assez complexe comme l’est toute œuvre de reconstruction. En Afrique, principalement au Sahel, il est important d’intégrer dans les stratégies de lutte la situation de cette jeunesse désœuvrée, laquelle subit l’effroi du phénomène. En raison des effets drastiques desquels, dans maints secteurs, on assiste à une recrudescence de l’émigration, de la famine et des conflits dits intra ou intercommunautaires.
En rang dispersé ou en ne poursuivant que des intérêts sordides, il sera très difficile de venir à bout du fléau climatique. Il est donc plus qu’urgent que le monde forme un bloc uni autour de la réduction des effets du changement climatique. Sans cette complicité, les Conférences se rallongeront, mais le changement espéré tardera à se concrétiser. Et le monde deviendrait une chaudière en attendant son émiettement. Décider, adopter et mettre en œuvre doivent donc être les maîtres-mots de cette lutte.
Chiencoro
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.