La santé de la reproduction au Mali fait face à des défis importants, notamment en ce qui concerne l’accès aux services de santé reproductive, particulièrement pour les jeunes et les adolescents. Bien que le Mali ait réussi à réduire la mortalité maternelle de moitié, la santé reproductive reste un domaine préoccupant, avec des taux de natalité élevés, des connaissances limitées sur la planification familiale et des difficultés d’accès aux services de santé. C’est pour toutes ces raisons que l’État a décidé de doter certaines structures d’équipements adéquats.
La cérémonie de réception de cet important lot de matériels et équipements médicaux d’une valeur de 82 965 000 FCFA s’est déroulée le jeudi 12 juin 2025. Ce lot d’équipements fourni par l’organisation mondiale de la santé (OMS) est destiné à 30 Centres de Santé Communautaire (CSCom) et 3 Centres de de santé de Référence (CSRéf), situés dans les districts sanitaires de Kita, Bougouni et San.
Au cours de la cérémonie, le représentant de l’OMS au Mali a réaffirmé l’engagement de l’organisation à soutenir le gouvernement dans la mise en place de soins de santé maternelle, néonatale et infantile de qualité. Quant au secrétaire Général du ministère de la Santé représentant le Ministre, il a salué un geste qui illustre une coopération exemplaire, tout en rappelant que cette dotation contribuera à renforcer la performance du personnel de santé, tout en réduisant la morbidité et la mortalité maternelle et néonatale.
Réduire les avortements et la mortalité maternelle et infantile
Cette remise de lots de matériels et d’équipements s’inscrit dans le cadre de l’initiative intitulée « Garantir l’accès universel aux droits sexuels et reproductifs grâce à des systèmes de santé intégrés centrés sur la personne ». Une initiative soutenue et mise en œuvre avec l’appui de l’OMS. Son objectif est de réduire les avortements à risque et la mortalité maternelle et infantile dans 18 pays d’Afrique, dont le Mali. Le projet s’étend d’août 2023 à septembre 2025.
Au Mali, force est de reconnaître que l’accès aux services de santé de reproduction est limité en raison de plusieurs causes. De nombreuses études soulignent les difficultés d’accès des jeunes aux services de santé reproductive, notamment en raison de la stigmatisation. Selon ces études, seule une faible proportion de jeunes utilise les services de santé reproductive, une majorité de jeunes n’a qu’une connaissance limitée de la santé sexuelle et reproductive. Ce qui débouche sur des grossesses précoces et non désirées, ainsi que les violences basées sur le genre, en particulier chez les jeunes filles.
Les mutilations génitales féminines et d’autres pratiques néfastes persistent et ont des conséquences graves sur la santé des femmes. Bien que réduite, la mortalité maternelle reste élevée, avec un ratio de 325 pour 100 000 naissances vivantes, selon l’Office national de la Santé de la reproduction. Autrement dit, le Mali a réussi à réduire de moitié la mortalité maternelle entre 2010 et 2023 grâce à des efforts soutenus, avec l’aide de l’UNICEF.
Des efforts restent à déployer
Malgré ces progrès, le Mali devrait intégrer davantage l’éducation à la sexualité dans les programmes scolaires et les campagnes de sensibilisation, en particulier pour les jeunes. Il devrait aussi améliorer l’accès et la qualité des services de santé reproductive pour les jeunes et les adolescents, en tenant compte de leurs besoins spécifiques ; mettre en œuvre des actions pour prévenir et lutter contre les violences basées sur le genre, en particulier en milieu scolaire. De plus, il faudrait qu’il augmente la sensibilisation du public sur les questions de santé reproductive, en mettant l’accent sur les jeunes et les adolescents.
Sidi Modibo Coulibaly
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