L’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans les horizons 2030 reste encore incertaine, à une décennie avant la date d’échéance. La crise sanitaire mondiale a également laissé son empreint en ce qui concerne les facteurs handicapant la réalisation de la « Faim zéro » avant 2030. La FAO formule plusieurs recommandations.
Le monde est loin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation. En tout cas, c’est le constat que dégage l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un nouveau rapport intitulé « Suivi des progrès accomplis dans le cadre des indicateurs des objectifs de développement durable liés à l’alimentation et à l’agriculture en 2020 : Rapport sur les indicateurs sous la responsabilité de la FAO ». « Aujourd’hui, en raison de la covid-19, une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent menace les vies et les moyens de subsistance, ce qui rend la réalisation de ces cibles encore plus difficile », lit-on dans ce document d’une centaine de pages.
Dans les sillages de la pandémie de coronavirus, la faim et l’insécurité alimentaire ont augmenté légèrement depuis 2014 et des millions d’enfants ont été touchés par la malnutrition, selon la FAO. « Près de 690 millions de personnes dans le monde ont faim, soit 8,9 pour cent de la population mondiale, ou 10 millions de personnes de plus en un an et près de 60 millions en cinq ans », explique l’organisation onusienne.
En Afrique subsaharienne, la prévalence de la sous-alimentation est estimée à « 22 pour cent de la population en 2019, soit près de 235 millions de personnes sous-alimentées, contre 21,2 pour cent en 2015 ».
Selon la FAO, « la situation risque d’empirer en raison des ralentissements économiques et des perturbations causées par une récession, elle-même déclenchée par la pandémie. »
Face à cette situation aux conséquences dévastatrices, la FAO invite à soutenir les petits producteurs alimentaires, à conserver les ressources génétiques végétales et animales destinées à l’alimentation et à l’agriculture, à adopter des mesures visant à lutter contre la volatilité des prix des denrées alimentaires et à allouer une plus grande part des fonds publics à l’agriculture, « proportionnellement à sa contribution au PIB. »
La résolution de cette crise est essentielle à l’apaisement des communautés dans plusieurs pays où la course aux ressources naturelles comme l’eau et les terres sont des sources de violence et par ricochet de conflits armés.
Fousseni Togola
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