Ce jeudi 11 novembre 2021, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale était en visite en Russie. Le diplomate Abdoulaye Diop et son homologue russe Lavrov ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération historique entre les deux pays.
« Le Mali n’a rien à cacher en venant à Moscou. Nous sommes là pour réaffirmer notre volonté de travailler avec la Fédération de Russie pour le renforcement de notre coopération », a déclaré lors de sa visite en Russie le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale — Abdoulaye Diop.
Cette coopération entre le Mali et son plus vieux partenaire de l’époque soviétique devra prendre en compte les préoccupations des Maliens pour la défense de « leurs intérêts, l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali ». Elle doit aussi s’intéresser au renforcement de la stabilité du pays et viser également à trouver « une relation gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial » entre les deux vieux amis.
« Premiers responsables de la sécurité »
Le ministre a été on ne peut plus clair bien qu’il jette des pierres dans le jardin des « ennemis » de la nation malienne. Selon ses précisions, il est important aujourd’hui de mettre le Mali à l’abri de la mise en œuvre des plans de partition de son territoire. Des plans qui existeraient depuis des années.
Pour preuve, le diplomate malien fait l’état de la situation sécuritaire du pays : « L’État malien enregistre pratiquement sur 80 % de son territoire, à différents niveaux, des attaques terroristes, des conflits intercommunautaires et des situations d’instabilité et d’insécurité ». A ses dires, « Aujourd’hui, sur les 19 régions au Mali, seules 5 seront en mesure d’organiser des élections. Pour le reste, il faut que nous travaillions à leur sécurisation, à l’augmentation d’un niveau minimal de sécurité afin de créer des conditions sécuritaires de tenue d’élections », a souligné M. Diop.
Des situations qui justifient le bien-fondé de la volonté des autorités maliennes de réactiver la coopération entre le Mali et la Russie, surtout sur le plan de la Défense et de la Sécurité. Cette coopération devra permettre aux « forces de défense et de sécurité d’être les premiers responsables de la sécurité du Mali ».
« Risque de pénétration terroriste »
Alors que des partenaires « lâchent le Mali en plein vol », la Russie n’hésite pas à manifester sa bonne volonté à accompagner ce pays confronté à une crise multidimensionnelle. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rappelle la décision des autorités françaises de se retirer du Mali. Une décision qui se concrétise déjà avec « la fermeture de trois bases militaires sur cinq, justement dans les zones où les groupes terroristes sont les plus actifs ».
M. Lavrov estime donc important de prêter main-forte aux autorités maliennes. « Nous comprenons la nécessité de renforcer le potentiel de lutte anti-terroriste » du Mali, affirme le ministre russe des Affaires étrangères. Avant de rassurer son hôte du jour : « Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’État, puisqu’il y a un risque de pénétration terroriste dans le nord du pays ».
Toutefois, le ministre Diop met en garde les détracteurs du gouvernement. Il précise à cet effet que « le Mali n’est pas en train de sous-traiter sa sécurité ». Au contraire, le pays « veut avoir les capacités nécessaires pour pouvoir assurer sa sécurité et, dans ce cadre, il est absolument nécessaire pour le Mali de diversifier ses partenaires ». Dans ce cadre, aucune discrimination n’animerait les autorités maliennes de la transition : « Tous les partenaires, tous les amis qui le souhaitent et qui ont la capacité de pouvoir aider le Mali seront les bienvenus pour l’aider à trouver ses capacités ».
Respecter la souveraineté du Mali
M. Lavrov indique également l’intention de la Russie « de soutenir le Mali au Conseil de sécurité de l’ONU pour chercher une voie de résolution pour les conflits en Afrique ». Il exhorte le Conseil de sécurité à trouver à ces conflits « une solution sur la base de la Charte de l’ONU, excluant toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures et trouvant des solutions de dialogue pacifique ».
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, invite les partenaires du Mali, notamment la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations unies, à « faire preuve de plus de compréhension » de la situation malienne. A l’en croire, « les sanctions imposées [sur le Mali] lors du dernier sommet de la CEDEAO n’aident pas à avancer. Ces sanctions ne peuvent que fragiliser une situation qui est déjà complexe ». Et d’ajouter : « Ce dont le Mali a besoin aujourd’hui, c’est d’écoute, de compréhension, de partenariat et d’accompagnement ».
M. Diop n’en décolère pas. Il estime : « Quelle que soit la gravité des problèmes, qu’on respecte la souveraineté du Mali, qu’on permette aux Maliens, par leur génie propre, de pouvoir trouver des solutions » aux problèmes qui les assaillent.
Chiencoro
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