À Bamako, un hôpital sort de l’ombre grâce à l’énergie solaire. Sous l’impulsion du Président de la transition, le général Assimi Goïta, l’hôpital du Mali vient d’être équipé, le mercredi 9 avril 2025, d’un millier de panneaux solaires. Une initiative à la fois technique et politique, qui redonne souffle aux urgences, lumière aux blocs, et espoir à tout un système de santé en quête de stabilité.
Dans un pays où l’électricité vacille aussi souvent que les espoirs d’un lendemain meilleur, la lumière vient parfois d’en haut — au propre comme au figuré. À Missabougou, dans le quartier excentré mais symbolique de Bamako, c’est un soleil domestiqué qui s’est invité sur les toits de l’hôpital du Mali : 1 000 panneaux solaires, des batteries de stockage et des onduleurs totalisant une puissance de plus d’un mégawatt. Une installation d’envergure, qui ne doit rien au hasard, mais tout à la volonté politique.
5 000 litres de gasoil par mois, soit 4 millions de francs CFA
Le général d’Armée Assimi Goïta, Président de la transition, a fait de l’électrification des structures sanitaires un pilier de ses œuvres sociales. Un pari ambitieux dans un contexte où les coupures d’électricité sont aussi fréquentes que les consultations d’urgence. Après le Centre National d’Odonto-Stomatologie et l’hôpital dermatologique, c’est l’hôpital du Mali qui devient le dernier bastion à rejoindre cette révolution énergétique silencieuse.
Car il ne s’agit pas seulement de kilowatts et de panneaux. Il s’agit de vies humaines. De réanimation, d’urgences, de morgues et d’imagerie médicale. À l’heure où un souffle peut valoir une vie, les coupures de courant ne sont plus un simple désagrément technique, elles sont une ligne de front. Désormais, 400 kW iront à la réanimation, 100 kW aux urgences et à la morgue, tandis que 600 kWh seront alloués à la nouvelle et l’ancienne imagerie. Autrement dit, à ce qui permet de voir, de diagnostiquer, de comprendre — et donc de soigner.
Pour la directrice de l’hôpital, Dr Sanata Doumbia Sogoba, l’impact est immédiat : « Nous avons enfin la solution à beaucoup de problèmes. » Jusqu’ici, l’établissement carburait à 5 000 litres de gasoil par mois, soit 4 millions de francs CFA engloutis dans le bruit et les fumées des groupes électrogènes. Ce coût, aujourd’hui, appartient au passé. Et avec lui, une forme de dépendance.
« Développer le Mali par tous les moyens et avec tous les Maliens »
Mais ce n’est pas seulement un soulagement logistique. C’est aussi une victoire symbolique. Le ministre de la Santé, le médecin colonel Assa Badiallo Touré, n’a pas mâché ses mots : « Merci pour le soutien au peuple, en l’occurrence les malades, Monsieur le Président de la Transition. » Et d’ajouter, avec le ton de celle qui sait la fragilité du moment. L’entretien de ces installations sera une priorité. La gratitude, ici, va de pair avec la vigilance.
Aguibou Dembélé, conseiller spécial du Président, a tenu à inscrire ce geste dans une trajectoire plus large. Celle d’un Président qui, dit-il, a déjà initié 412 forages dans les écoles et les aires de santé à travers le pays. Une politique de proximité qui, sans faire de bruit, entend transformer le quotidien. « Développer le Mali par tous les moyens et avec tous les Maliens », résume-t-il. Une maxime qui sonne comme un programme, mais aussi comme une réponse aux sceptiques.
La visite des installations, menée tambour battant par les délégations, avait ce parfum bien malien des grandes cérémonies officielles. Mais derrière les discours, il y avait aussi les regards apaisés du personnel médical, les sourires discrets de ceux qui savent ce que cela signifie : un incubateur qui ne s’arrêtera plus, un scanner qui ne tombera pas en panne faute de courant, une salle de réveil qui portera enfin bien son nom.
À Bamako, ce jour-là, le soleil ne brillait pas seulement dans le ciel. Il brillait aussi sur les visages.
Chiencoro Diarra
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