L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a célébré, mardi 10 novembre 2020, les 20 ans de la Déclaration de Bamako. Un texte adopté le 3 novembre 2000. Des « Conversations francophones » autour des questions de droits de l’homme, de libertés fondamentales et de démocratie ont marqué cette célébration. Le président de la république du Sénégal, Macky Sall était l’invité spécial.
Célébrée sous le thème « Où en est la démocratie dans l’espace francophone, 20 ans après Bamako ? », cette journée d’anniversaire de la Déclaration de Bamako sur la démocratie, les droits d et les libertés a servi de lieu de faire le bilan de la démocratie dans les pays francophones, durant ces 20 dernières années. La responsabilité et la solidarité sont les deux valeurs sur lesquelles repose cette Déclaration de Bamako, selon Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’OIF.
La démocratie dans une zone de turbulence
La démocratie traversenon seulement « une zone de turbulence ces derniers temps », mais aussi « dans tous les coins du monde, la grogne sociale n’a ni couleur de peau ni limitation géographique », selon la patronne de l’OIF.
« L’espace francophone est encore le théâtre de coup d’État, de coup de force, de rupture de l’ordre constitutionnel », déplore Mushikiwabo. Les contestations lors des élections pour diverses raisons constituent des atteintes à la démocratie, précise-t-elle. Dans ces démocraties, une rupture de confiance entre les gouvernants et les gouvernés s’est installée. Ce qui se traduit par des taux d’abstention record, des mouvements de contestation politique, de la réclamation de nouvelles formes de participation, etc.
La démocratie dans les pays francophones souffre également d’un problème de représentativité des femmes et des jeunes dans les instances de décision démocratique, selon Louise Mushikiwabo. Or « la femme est un ingrédient indispensable à la démocratie », a-t-elle indiqué.
Des avancées
Toutefois, au cours des 20 dernières années, des avancées salutaires ont été constatées dans l’application de cette Déclaration dans plusieurs pays francophones, souligne la patronne de l’OIF ainsi que le président sénégalais. Ces avancées se traduisent par la tenue d’élection à intervalle régulier, la maîtrise technique de l’organisation des élections, la généralisation de l’institutionnalisation de l’État de droit, le renforcement de la place et du rôle de la société civile.
Venir à bout des atteintes
Pour arriver à bout des atteintes contre la démocratie, la secrétaire générale de l’OIF invite à un partage d’expériences entre les États. Dans la même optique, elle fait comprendre que son organisation soutient les processus électoraux, une plus grande participation des femmes dans les processus démocratiques.
Selon la patronne de l’OIF, la Francophonie a également un rôle à jouer dans la lutte contre la désinformation et le discours de haine. C’est pourquoi elle recommande que la Francophonie de l’avenir travaille à former les jeunes à la culture de la démocratie et des droits de l’homme.
Selon l’invité spécial des « Conversations francophones », la Francophonie joue un rôle essentiel dans le renforcement de la démocratie grâce à son système d’alerte précoce.
Cette Journée a aussi servi de cadre d’exposé des valeurs essentielles de la francophonie.
Aux dires de la Secrétaire générale de l’OIF, « il nous faut collectivement relancer la promesse d’une démocratie réelle pour nous tous au profit des peuples de la Francophonie. »
F. Togola
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