Les élections législatives tant reportées au Mali ont finalement eu lieu ce dimanche 29 mars 2020. À la fermeture des bureaux de vote à 18 h (heure locale) pour ce premier tour, le constat est la faible participation des électeurs et plusieurs tentatives de fraude signalés.
« Les FAMa ont arrêté ce jour 29 mars 2020 à 14 h 50 min dix neuf personnes en possession de 10 urnes de vote, à Tombouctou — Sanfil dans la famille de monsieur Oumar Ag Intaha, Chef fraction Garbeye, Commune rurale de BER. Lesdites urnes étaient destinées à des opérations frauduleuses. » Ce passage est le contenu d’un communiqué publié ce jour de vote, dimanche 29 mars 2020, par les forces armées maliennes (FAMA).
Lire aussi Mali : avec le Coronavirus, les législatives se tiennent dans une atmosphère morne
Plusieurs tentatives de fraude signalés
Malgré la présence de plusieurs observateurs dans plusieurs bureaux de vote, maintes tentatives de fraude ont été signalés. À Missira, en comme II du district de Bamako, un homme, qui serait d’ailleurs un assesseur audit centre de vote, a été arrêté par les FAMA à l’entrée du centre. Il était en possession de plusieurs cartes d’électeurs.
C’est surtout la fin de l’après-midi, quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, qui a été la plus mouvementée dans plusieurs centres de vote où moult tentatives de fraude ont été signalées.
Malgré que la distribution des billets de 2000 FCFA à des électeurs contre leur voix se faisait en catimini, certaines bénéficiaires n’ont pas hésité à dévoiler le jeu. Au centre Mamadou Diarra de Médina Coura en commune 2, un observateur rapporte ces propos d’une électrice ayant reçu ce traitement spécial : « On nous a demandé de venir voter contre de l’argent. C’est pourquoi je suis là. »
Quant à savoir qui sont les auteurs de cette promesse, aucune réponse. Ce qui est évident, elle ne peut être que l’œuvre des partis politiques.
Lire aussi Corona-élection : quelle formule pour l’équation-Mali ?
Faible participation
Ces dernières minutes mouvementées peuvent expliquer la montée brusque du taux de participation qui était de 7,49 % aux environs de 14 h. Selon la Coalition des organisations de la société civile et de la CNDH, ce taux a évolué à 17,2 % dans la soirée, avant la fermeture des bureaux de vote. Cette synergie conclut que le taux de participation à ce scrutin a été particulièrement faible.
Cette faible participation due à la peur de la pandémie du Coronavirus ainsi qu’à l’insécurité dans certaines localités du centre du pays n’ayant pas pu voter a favorisé également les différentes tentatives de fraude signalées.
Lire aussi #Yélémabougou4: les campagnes électorales ou la période d’enrichissement
Ce premier tour des élections législatives pose d’ores et déjà les jalons de contestations postélectorales.
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.