L’ouverture de la 19e Conférence des chefs d’État et de gouvernement du Comité permanent inter-États de Lutte contre la Sécheresse (CILSS) a eu lieu ce 20 juillet 2020. Plusieurs chefs de l’État, dont celui du Mali, ont pris part à cette ouverture par visioconférence. Au cœur des discussions : la réforme de l’institution.
Depuis près de 50 ans, les États membres du CILSS accompagnent des pays et des populations « du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest dans la quête d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, la conservation et la protection de nos ressources naturelles de plus en plus menacées par le changement climatique ». Selon Rock Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso et président en exercice du CILSS, l’accompagnement, pour l’efficacité de leurs interventions stratégiques et politiques, la mutualisation des efforts ainsi qu’un rapprochement avec toutes les organisations régionales et sous-régionales, est plus qu’une nécessité. Il fait voir d’ailleurs l’urgence d’étendre cette coopération aux autres régions du continent africain, notamment la CEEAC, la CEMAC et le NEPAD.
Cette 19e Conférence des chefs d’État et de gouvernement a été le lieu d’invité à la rénovation du CILSS afin que l’institution réponde efficacement aux besoins des populations et des États. Il s’agit de la rendre beaucoup plus performante.
Selon Issoufou Mahamadou, Président en exercice de la CEDEAO et président du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’UEMOA, cette institution s’est déjà profondément transformée avec succès en centre d’excellence. Ce qui l’a étendu à toute la région ouest-africaine en attirant de nombreux nouveaux projets et programmes de développement dans les domaines de la résilience, du pastoralisme et du changement climatique, avec de nombreux partenaires, explique-t-il.
Selon Issoufou Mahamadou, ce processus de réforme de l’organisation, entamé après la crise de 2016, lui permettra de prendre un nouveau départ. Toutefois, le président du Niger recommande aux États membres une « mise en œuvre rigoureuse des recommandations faites dans le cadre de cette réforme ». À l’en croire, ceci est essentiel pour relever les défis en matière d’alimentation, de nutrition dans la région.
« La prévention des nuisibles et autres déprédateurs de cultures constitue un défi majeur dans notre quête commune d’une agriculture productive, résiliente et compétitive », souligne le chef de l’État du Faso.
Le chef de l’État du Niger a invité le CILSS à travailler « dans une perspective de développement et d’intégration de ses pays membres, dans un élan qui a permis la réalisation d’un ensemble de programmes régionaux et nationaux dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la maîtrise de l’eau et de la lutte contre la désertification. »
Ayant pris part à cette conférence, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a laissé entendre au sujet de la coopération entre les Etats : « Notre combat pour la protection de l’environnement a besoin de l’implication de tous. »
Le président Issoufou Mahamdou souligne que la zone CILSS est victime des effets de la crise sécuritaire, du changement climatique et de l’invasion de la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA). À tous ceux-ci s’ajoute la pandémie de la Covid-19 et les menaces d’une crise acridienne qui se profile à l’horizon.
Le président nigérien rappelle que selon « la dernière analyse du Cadre Harmonisé de mars 2020, on relève que plus de 17 millions de personnes sont sous la menace de l’insécurité alimentaire dans nos pays ».
Issoufou Mahamadou rappelle également que le mandat du CILSS est de « s’investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets de la sécheresse et de la désertification, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel ».
F.T
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