Malgré la chute des décès attribuables au terrorisme en 2019, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP), dans son rapport 2020, indique que ce phénomène demeure « une menace importante et grave dans de nombreux pays »
« En 2019, le nombre de décès dû au terrorisme a diminué pour la cinquième année consécutive, après avoir atteint un sommet en 2014 », a déclaré l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) dans son rapport publié en anglais « Indice mondial de terrorisme 2020 : mesurer l’impact du terrorisme ». Pour la cinquième année consécutive, les décès attribuables au terrorisme chutent en 2019, pour s’établir à 13 826, soit une baisse de 15 % par rapport à l’année précédente. Le rapport 2020 de « Global Terrorism Indice », publié en novembre 2020, indique que la réduction des décès liés au terrorisme s’explique par la réduction de l’impact de ce phénomène. Au total, 103 pays ont enregistré des améliorations.
« Menace importante et grave dans de nombreux pays »
« Malgré la baisse générale de l’impact mondial du terrorisme, il demeure une menace importante et grave dans de nombreux pays », lit-on dans le communiqué de l’Institut pour l’économie et la paix du 25 novembre 2020. En 2019, dans 63 pays, il y a eu au moins un mort dans un attentat terroriste, souligne-t-on dans le rapport avant de préciser que dix-sept (17) « pays ont enregistré plus de 100 décès dus au terrorisme ». Seuls l’Afghanistan et le Nigeria ont enregistré plus de 1 000 morts, précise le même rapport. Une plus forte augmentation des actes terroristes a été enregistrée au Burkina Faso, où le nombre de décès a augmenté de 590 %.
Selon le communiqué de l’IEP, la « situation risque de se détériorer considérablement dans d’autres pays, à savoir : au Sri Lanka, au Mozambique, au Mali et au Niger ». En effet, dans le communiqué du 25 novembre, l’IEP souligne que « le centre de gravité de l’EIIL [État islamique en Irak et au Levant NDLR] se déplace vers l’Afrique subsaharienne, le nombre total de décès par l’EIIL dans la région augmentant de 67 % ». Et de préciser : « L’EIIL et ses affiliés ont également été responsables d’attaques dans 27 pays en 2019 ».
En Afrique, selon l’« Indice mondial de terrorisme 2020 : mesurer l’impact du terrorisme », en 2019, le Nigéria a enregistré « la deuxième plus forte réduction du nombre de décès dû au terrorisme ». Les décès dans ce pays liés au terrorisme chutent de 2 043 à 1 245, soit une réduction de 39,1 %. « Les décès dus au terrorisme au Nigeria sont aujourd’hui inférieurs de 83 % à leur sommet de 2014 », précise-t-on.
Les causes de la détérioration
Examinant les facteurs socio-économiques associés au terrorisme, ce rapport mentionne les niveaux élevés de griefs collectifs et une faiblesse de l’État de droit, le droit de vote social et l’exclusion dans les pays développés économiquement, les ruptures ethniques, religieuses et la corruption dans les pays moins développés économiquement.
Selon Steve Killelea, président exécutif de l’IEP, la nouvelle décennie enregistre l’apparition de nouvelles menaces terroristes. Comme exemples, il rappelle la montée de l’extrême droite en Occident et la détérioration du Sahel. À travers les récentes attaques en France et en Autriche, le président exécutif de l’IEP estime également que « de nombreux petits groupes sympathisants des philosophies de l’EIIL sont toujours actifs ». À l’en croire, « pour briser ces influences, trois grandes initiatives sont nécessaires : briser leur couverture médiatique et les réseaux sociaux en ligne, perturber leur financement et réduire le nombre de sympathisants. »
Selon ce rapport de l’Institut pour l’économie et la paix (IEP), « L’impact économique mondial du terrorisme était de 16,4 milliards de dollars américains en 2019, soit une baisse de 25 % par rapport à l’année précédente ». Ce qui conduit l’IEP à indiquer que « le terrorisme a un lourd coût financier ».
Notons que le rapport « Indice mondial de terrorisme » (GTI) est produit par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) « à partir des données de la Base de données mondiale sur le terrorisme (GTD) et d’autres sources ». Les données de la GTD sont recueillies par le Consortium national pour l’étude du terrorisme et des réponses au terrorisme (START) de l’Université de Maryland, indique-t-on. Le GTD contient plus de 170 000 incidents terroristes pour la période 1970-2019, précise IEP.
Togola
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