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Impacts de la covid-19 : 640 millions d’Africains pourraient vivre dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 (rapport)

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L’« Impact du covid-19 en Afrique : une analyse de scénario à l’horizon 2030 » a été publié ce jeudi 23 juillet 2020 et présenté par visioconférence à travers le site internet de l’Institut d’étude et de sécurité (ISS). Ce rapport fournit des prévisions sur les impacts de la covid-19 sur l’économie africaine. Des prévisions qui donnent froid dans le dos.

« Le covid-19 est sur le point d’annuler plusieurs années de progrès du développement en Afrique », déclare l’auteur principal du rapport « Impact du covid-19 en Afrique : une analyse de scénario à l’horizon 2030 » Jakkie Cilliers. Publié et présenté ce jeudi 23 juillet 2020 par visioconférence, ce rapport présente trois scénarios sur l’impact de la covid-19 en Afrique. Pour ce faire, les auteurs ont pris le soin d’utiliser les prévisions de croissance économique, de la mortalité ainsi que des efforts pour améliorer l’impact de cette pandémie sur les populations à travers l’octroi de subventions sociales. 

Dans le but de bien faire voir les impacts de cette pandémie, ce rapport présente ce qui pourrait être ses effets sur le revenu par habitant, la pauvreté et la réalisation de certains objectifs de développement durable (ODD). 

En effet, selon les prévisions qui ressortent de ce nouveau rapport, la pandémie de covid-19 pourrait entraver la marche de l’Afrique vers la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Les mesures d’accompagnement des autorités politiques ne pourront pas éviter les impacts de cette pandémie sur les populations. Elles ne pourraient pas non plus contribuer à vaincre l’extrême pauvreté et l’inégalité des revenus à court terme. Ainsi, précise le même document, d’ici à 2030, 640 millions d’Africains vivront dans l’extrême pauvreté. Ce qui montre un impact réel de cette pandémie. Puisqu’avant la covid-19, les prévisions faisaient état de 38 à 70 millions de personnes.

Ce n’est pas tout, dans ses prévisions, ce rapport indique que d’ici 2030 plus de personnes pourraient mourir suite aux impacts de la réduction des dépenses de santé et de la faim que de la covid-19. « La pandémie devrait réduire considérablement les recettes publiques et les dépenses de santé, poussant de nombreux pays vers une crise de la dette », indique-t-on. 

Dans tous les trois scénarios présentés, il en ressort une évidence : l’économie africaine a subi de sérieux coups. Ce qui se voit à travers l’augmentation de l’extrême pauvreté. Dans des régions comme le Sahel, la baisse des revenues associées à d’autres problèmes comme le changement climatique risque d’accroitre l’instabilité, précise-t-on dans ce rapport.

A ce rythme, le rapport de l’Institute for Security Studies (ISS), du Gordon Institute of Business Science (GIBS) et du Frederick S Pardee Center for International Futures prévient que le PIB par habitant en 2024 reviendra au niveau de 2019. « En tant que tel, au-delà d’être une pandémie de santé, le covid-19 est sur le point de créer un recul générationnel pour le développement en Afrique », précise-t-on dans le communiqué de presse publié à l’occasion de la publication de ce rapport.

Néanmoins, la situation n’est pas irrémédiable. Le rapport présente plusieurs recommandations susceptibles de réduire la vulnérabilité et renforcer la résilience. Les auteurs de ce document prévisionniste invitent à une coopération internationale pour accompagner le continent. Aux dirigeants africains, il leur revient d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord commercial continental africain « qui pourrait permettre un développement plus rapide ». En plus de ces mesures, il faudrait également une résolution « des déficits de longue date dans les infrastructures d’eau et d’assainissement et de l’amélioration des moteurs structurels sous-jacents de la croissance économique, telles que l’éducation, la gouvernance et les partenariats public-privé », explique-t-on dans le communiqué de presse. 

Rappelons que ce rapport a été élaboré grâce au
financement de Humanity United et la Fondation Hanns Seidel. Ce travail a été rendu possible également grâce au soutien des membres du Forum de partenariat de l’ISS : la Fondation Hanns Seidel, l’Open Society Foundations, l’Union européenne et les gouvernements du Canada, du Danemark, de la Finlande, de l’Irlande, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède et des États-Unis.

F. T

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