Les traditions constituent l’ensemble des valeurs qu’un groupe acquiert de ses ancêtres. Chaque société possède ses traditions qui sont des valeurs sur lesquelles toute la vie de la société se fonde. Mais les citoyens de Yélémabougou ont abandonné tout ce qui faisait leur originalité au profit des valeurs étrangères. Face à ce mépris des valeurs et traditions, on dirait que leurs ancêtres se sont fâchés.
Valorisant plus les valeurs des étrangers, la population de Yélémabougou finit par devenir méconnaissable, le tissu social se désintègre de plus en plus. Tous les vices finissent par s’installer.
La particularité des valeurs de Yélémabougou
Les caractéristiques fondamentales des traditions de Yélémabougou constituent leur oralité et leur diversité. Une diversité elle-même liée à la multiplicité des ethnies. Chaque ethnie possède ses propres valeurs ancestrales transmises de bouche à oreille, de génération en génération.
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Toutes les catégories sociales de Yélémabougou ont toujours valorisé leurs traditions en vue de se préserver contre les ennemis. Des valeurs comme la politesse, le respect des aînés, la salutation avec révérence, sont des valeurs que leurs ancêtres cherchaient à préserver en vue d’assurer la cohésion sociale.
Il est possible de comprendre que ce sont leurs valeurs traditionnelles qui constituaient pour eux un rempart de sécurité. Un peuple sans tradition est un peuple anéanti ; un homme sans tradition aura vécu pour rien. L’espoir que doit avoir un peuple vaincu ou victime de la colonisation doit être ses traditions, mais une fois que celles-ci disparaissent l’espoir s’en va ; le peuple se désoriente ; il n’a plus de repères.
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Inversion des valeurs
Le peuple de Yélémabougou est un peuple qui vit au jour le jour. Les citoyens de cet État ne se reconnaissent plus en eux-mêmes, mais plutôt dans leur maître. Il vit dans l’inféodation. Il y a une inversion totale des valeurs traditionnelles de telle sorte qu’aujourd’hui des valeurs comme la salutation sont vouées au second plan.
A Yélémabougou, les vieilles personnes ne sont plus considérées ou plutôt sont considérées comme des sorciers ou des sorcières. Elles sont délaissées pour-compte. Ceci est dû à la montée en puissance de l’individualisme dans cette société. Celui-ci a remplacé le collectivisme à travers lequel chaque membre avait la latitude de corriger les enfants d’autrui.
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Dans cet Etat de nulle part, on ne parle plus de sociétés sécrètes. Toutes ces valeurs ont presque disparu. Or, ces sociétés secrètes étaient de véritables lieux d’apprentissage, d’initiation à la vie en société.
Quant à l’allaitement, leurs ancêtres pensaient que le sein maternel constituait pour l’enfant une protection sûre contre tous les dangers, des maladies et bien d’autres maux. Mais, de nos jours, dans ce pays, les mamans ont tendance à délaisser cette pratique pour une soi-disant préservation de leur forme physique.
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Conséquence de cette déperdition
Ce délaissement des valeurs explique en grande partie, tous les problèmes auxquels les communautés de Yélémabougou sont confrontées. À chaque fois que leurs ancêtres avaient des problèmes, ils imploraient l’âme des anciens, mais aujourd’hui, c’est plutôt l’âme du diable que cette communauté implore. Or, chaque société à ses traditions.
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Les problèmes auxquelles Yélémabougou est confrontée ne sont que des punitions de leurs ancêtres en réponse aux mauvais comportements de leurs descendances.
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