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Visioconférence-législatives : l’incohérence au sommet de l’État

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Depuis deux semaines, le Conseil des ministres se tient par visioconférence au Mali. Cela, pour éviter des regroupements. Mais au même moment les mêmes autorités maintiennent le 2e tour des législatives. L’incohérence atteint le sommet de l’État.

Pendant que le gouvernement malien évite toute rencontre physique lors de ses réunions indispensables, il maintient le deuxième tour des élections législatives. Les citoyens maliens seront dans les urnes le dimanche 19 avril 2020 pour départager le reste des candidats sur la lice. À travers le maintien de ce scrutin, le gouvernement malien donne la preuve de tout son mépris pour les citoyens.

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L’incohérence au sommet de l’État

En effet, en raison du coronavirus, depuis deux semaines maintenant, le Conseil des ministres se tient par visioconférence. Une initiative de la ministre de l’Économie numérique et de la Prospective, Madame Kamissa Camara, a salué. Cette méthode de travail n’a d’autre objectif que le respect des gestes — barrières : éviter la distanciation sociale et les grands regroupements en période de Coronavirus, pour se protéger contre cette pandémie. 

Conseil des ministres du mercredi 15 avril 2020

Mais l’incohérence a atteint son summum au Mali. Comment peut-on se soucier de sa propre survie et exposer ses subordonnés au danger ? En maintenant ce deuxième tour pendant que le Coronavirus fait rage, les responsables politiques du Mali se montrent irresponsables et dévoués pour la défense de leurs intérêts personnels. Ils exposent leur volonté de sacrifier tous les citoyens à l’hôtel de leurs intérêts égoïstes. 

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Tentative de justification désespérée

Lors de son Discours à la nation, le vendredi 10 avril 2020, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a essayé de justifier le maintien de ce scrutin. D’après ses dires, ce scrutin devient un verset coranique ou biblique du moment où c’est l’ensemble des citoyens qui l’ont décidé lors du Dialogue national inclusif. Mais le chef de l’État n’oublie-t-il pas qu’il était impossible de prévoir cette pandémie au moment de ce Dialogue démocratique ? Dans le contexte que le pays traverse aujourd’hui, si l’on renouvelait ce Dialogue, c’est sûr que l’annulation de ce scrutin allait être décidée pour sauver des vies.

 Oui, sauver des vies. Parce que quelques dizaines de jours après le premier tour, la maladie ne s’est qu’aggravée. Pour cause, les gestes-barrières n’ont pas été respectés le jour de ce vote dans beaucoup de bureaux de vote. 

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La promesse non rassurante du chef de l’État

Certes, le locataire de Koulouba a promis de veiller au respect de ces mesures durant ce second tour. Mais quelles mesures prévoit-il pour cela du moment où durant le premier tour, lui et son chef de gouvernement ont violé certaines de ces mesures, puisqu’ils ne portaient pas de masques. Un mauvais exemple à montrer aux citoyens.

Toutefois, faire fonctionner les structures ministérielles par visioconférence, tenir des rencontres internationales à distance dans le but d’éviter les regroupements qui pourront exposer votre santé voire votre vie et maintenir les élections, c’est se montrer indifférent du sort des citoyens. Mais que les autorités politiques maliennes sachent qu’on n’affiche pas au grand jour son mépris envers le peuple et que l’histoire les jugera.

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