Face à la pénurie de carburant, les autorités nationales ont pris des mesures draconiennes pour réapprovisionner en quantité le pays. Et la situation est en train de revenir à la normale. Cependant, les populations peinent à obtenir du carburant tant le circuit de distribution est mal organisé pour diverses raisons. Pour mettre fin à cela, le gouvernement a pris un Arrêté interministériel.
Qui d’entre nous ne vit pas le calvaire dans la recherche du carburant ? Pourtant, les autorités se battent quotidiennement pour que les populations soient ravitaillées. Cette volonté de satisfaire les populations avait été affirmée par le Premier ministre en ces termes : « Même s’il faut aller chercher du carburant avec des cuillères, nous le ferons. » C’est ainsi que des centaines de citernes, sous bonne escorte militaire, ont pu rallier Bamako et d’autres localités de l’intérieur.
À titre d’illustration, un convoi de 1 233 citernes de carburant a fait son entrée à Bamako dans la nuit du 29 au 30 octobre 2025. Un réapprovisionnement du pays qui se fait au péril de la vie des chauffeurs et des forces de défense et de sécurité. Ce qui a fait dire au Premier ministre : « Le carburant que nous recevons, c’est du sang humain. » Malgré ce réapprovisionnement à hauteur, les populations peinent à obtenir le précieux liquide ou l’obtiennent dans des conditions les plus difficiles, à cause d’une spéculation et d’une anarchie créées autour de la chaîne de distribution.
Spéculation spontanément créée
Dans le but de se procurer le précieux liquide, les citoyens ont pris d’assaut les stations-service. Beaucoup d’entre eux ont stationné leurs engins motorisés de part et d’autre des voies menant à ces stations. Ce qui a créé de très longues files d’attente d’engins motorisés. Une occasion trouvée par des individus sans foi ni loi pour créer la spéculation. Ces individus arrivent à se procurer facilement du carburant et les revendent à des prix exorbitants. Ainsi, le bidon de 20 litres d’essence qui coûte normalement 15 500 F CFA est revendu à 50 000 voire 60 000 F CFA. Le bidon de 1,5 litre est cédé à 5 000 voire 6 000 F CFA.
Ces transactions, dans la plupart des cas, se font tout juste à côté des stations-service à la barbe et au nez de citoyens n’ayant pas de moyens financiers nécessaires. Des citoyens qui ont passé des nuits entières à veiller dans ces stations. Cette situation ne pouvait prospérer pour un gouvernement qui a le souci permanent de satisfaire les besoins des populations. C’est pourquoi, les autorités nationales ont frappé fort en prenant l’Arrêté interministériel N° 4930/MIC-MEF-MM-MSPC-MATD-SG du 30 octobre 2025. Un Arrêté qui est signé par cinq (05) ministres de la République.
Distribution permanente obligatoire décidée
Désormais, les établissements de distribution de produits pétroliers visés par l’Arrêté interministériel, sont tenus de vendre le carburant 24 h sur 24 sur l’ensemble du territoire national. Autrement dit, les stations-service ont l’obligation de travailler de façon permanente jusqu’à nouvel ordre (article 2 de l’Arrêté). En outre, elles sont tenues de communiquer par semaine aux services du commerce leur situation sur les quantités reçues et vendues par catégorie de produit et les stocks restants ( article 3 de l’Arrêté).
Selon l’article 4, la vente de carburant dans les bidons et autres récipients est formellement interdite, excepté celle destinée à alimenter les groupes électrogènes et les machines à usage domestique et professionnel. Toutefois, l’acheteur est tenu de présenter au gérant de la station-service tout document justifiant de l’exercice de ses activités ou de l’utilisation du produit.
La nouvelle disposition souligne aussi que les services de sécurité et de protection civile assurent la sécurité dans les établissements de distribution de produits pétroliers. Comme pour lier l’écrit à l’acte, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a effectué, le 31 octobre 2025, une visite de terrain dans deux stations-service de Bamako pour évaluer les conditions d’approvisionnement et de sécurité.
Il faut signaler que cette mesure vient s’ajouter à celle instruisant à la police militaire de veiller à ce qu’aucun porteur d’uniforme ne vienne semer l’anarchie dans les stations-service. Des stations-service avaient été, aussi, indiquées pour le ravitaillement de telle ou telle catégorie d’engins motorisés.
Sidi Modibo Coulibaly
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