Président de l’Association politique « En Avant », Abdoulaye dit Allaye Koïta soulève, dans cette tribune, la « source » des maux dont souffre le Mali. Monsieur Koïta indique aussi des pistes de sortie de crise et invite à aller au-delà des théories du complot pour tenir tête à ces maux.
Après soixante ans d’indépendance, le Mali peine toujours à sortir de la misère. De nombreux Maliens n’ont pas accès à l’eau potable, et l’électricité demeure encore un luxe pour bon nombre de Maliens. Nombreux sont ceux qui peinent à avoir les trois repas quotidiens. À ces problèmes de bien-être, se greffent l’insalubrité. Nos rues étaient plus propres en 1958 qu’aujourd’hui.
« Prendre des décisions et agir »
Pour expliquer ces problèmes, nombreux sont ceux qui tombent dans des théories du complot. Certains accusent la France ; d’autres, la dépendance de notre monnaie à l’Euro. Je ne nie pas ces affirmations, mais je les trouve très insignifiantes pour expliquer nos maux. Les problèmes fondamentaux qui nous maintiennent dans ce sous-développement sont plutôt la corruption, le vol, le népotisme, le clientélisme, le détournement, etc. Et tant qu’on n’aura pas trouvé une solution à ces maux, difficile d’espérer à un développement durable.
Pour une résolution durable de ces maux, nous n’avons besoin ni de tambours ni de trompètes, mais juste de courage politique et d’actions patriotiques. Prendre des décisions et agir, sans attendre.
Traque aux dilapidateurs
Tout l’argent volé par les acteurs de corruption, vol, népotisme, clientélisme, détournement, entre autres, est investi, pour la plupart, dans l’immobilier. Pourquoi ne donc pas créer un fichier permettant d’enregistrer tous les biens immobiliers et mobiliers du Mali avec les noms, prénoms, date de naissance des propriétaires, mais aussi de la date d’acquisition de ces immobiliers, etc. ; avant de procéder à la traque des auteurs de ces maux. À travers ce fichier et des critères de recherche bien mûris, on pourrait trouver tous les immeubles qui appartiennent aux dilapidateurs.
La création de ce fichier devra alors être suivie par la mise en place d’une commission pour vérifier l’identité des dilapidateurs, qui ont plusieurs immeubles. Et examiner leurs revenus et saisir la justice. Ce fichier permettra également de mieux voir l’impôt sur le revenu foncier payé par les propriétaires.
Avec une réelle volonté politique, ce travail est réalisable en trois mois. Grâce à cette mesure, les recettes fiscales vont augmenter. Il sera possible de mettre une option d’impôts payés pour toutes les immobilisations. Les propriétaires qui ne pourront pas justifier leurs revenus seront expropriés et condamnés. Le chemin conduisant au « Mali Kura » passe par la transparence aussi.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas forcément celles de Sahel Tribune.
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