En vue d’encourager la prise de mesures législatives et de dispositions concrètes pour l’éradication du travail des enfants dans le monde, l’Organisation internationale du Travail (OIT), en collaboration avec le partenariat mondial Alliance 8.7, lance une initiative internationale.
« L’âge minimum d’admission à tout type d’emploi ou de travail qui, par sa nature ou les conditions dans lesquelles il s’exerce, est susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents ne devra pas être inférieur à dix-huit ans », recommande, en son article 3, la C138 – Convention (n° 138) sur l’âge minimum, en 1973.
À l’ère où le monde est frappé par la crise sanitaire de covid-19, les constats révèlent que plusieurs millions d’enfants sont victimes d’exploitation. Ce qui constitue un handicap à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), notamment la cible 8.7. Laquelle appelle les États membres à « prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, à mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, à interdire et à éliminer les pires formes du travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici 2025, à mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes ».
Covid-19, source de rétrogradation
La pandémie de Covid-19 s’ajoute aux multiples défis à relever dans le monde. Cette crise sanitaire « a bouleversé des milliards de vies et mis l’économie mondiale en péril ». En plus de fragiliser l’économie mondiale, elle a secoué des familles dans le monde. Des situations qui n’épargneront pas les enfants. Car elle pourrait entrainer un retour en arrière en matière de progrès accomplis dans la lutte contre le travail des enfants.
Un enfant sur dix confronté à l’exploitation
Le travail des enfants concerne 152 millions d’enfants dans le monde. En Afrique, 72 millions d’enfants sont confrontés au phénomène, notamment dans les secteurs de l’agriculture vivrière et commerciale, ainsi que de l’élevage de bétail, selon l’Organisation internationale du travail (OIT).
« Le travail des enfants n’a pas sa place dans notre société », a déclaré Guy Ryder, directeur général de l’OIT, invitant de la sorte à mettre fin à cette pratique pour la dignité et l’intégrité des enfants. Car c’est un phénomène qui « vole aux enfants leur avenir et perpétue la pauvreté au sein des familles », a-t-il déploré.
En 2019, lors d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies, l’année 2021 a été déclarée « année internationale de l’élimination du travail des enfants ». Une occasion d’encourager les gouvernements à mettre en œuvre les moyens nécessaires afin d’aboutir à la réalisation des ODD. « Il est temps d’accélérer le rythme des progrès. Il est temps d’inspirer des actions législatives et pratiques pour éliminer définitivement le travail des enfants », indique-t-on sur le site web de cette initiative.
Déclenchée depuis début 2020 et propagée rapidement partout à travers le monde, la pandémie de Covid-19 a sérieusement frappé les économies et bouleversé les vies. Selon les Nations unies, « la pandémie de COVID-19 a créé une récession historique avec des niveaux record de précarité et de chômage, ce qui provoque à son tour une crise humaine sans précédent qui frappe plus durement les personnes les plus pauvres ».
L’initiative, « année internationale de l’élimination du travail des enfants » sera lancée, jeudi 21 janvier 2021, à travers une cérémonie virtuelle.
Bakary Fomba
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