Pascal Affi N’guessan, ancien Premier ministre de Gbagbo, a présidé, le 14 août 2021, une réunion extraordinaire du comité central du FPI, au siège du parti, à Abidjan. M. N’guessan s’est prononcé sur la situation actuelle au sein du parti, marquée par l’annonce de son ex-patron, qui envisage de créer une nouvelle formation politique.
Depuis la crise de 2010-2011, le FPI a été divisé en deux camps. Le camp (légal), fidèle à Pascal Affi N’guessan et reconnu par les autorités judiciaires de la Côte d’Ivoire, et celui de (GOR) Gbagbo ou rien.
Avec le retour de Laurent Gbagbo, le 17 juin dernier, la question du contrôle du Front populaire ivoirien (FPI), parti qu’il a fondé en 1982, était sur toutes les lèvres. Dès ce retour, les choses sont devenues confuses quant au contrôle du parti.
Cette problématique semble désormais tranchée, avec les sorties des deux anciens collaborateurs. La rupture semble en fin consommée entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’guessan, son ancien Premier ministre.
« Gbagbo ne fait plus partie du FPI »
« Le président Gbagbo part, il part pour créer un parti taillé à sa mesure pour servir l’idolâtrie et le culte de personnalité. Il nous dit ainsi de faire le choix entre l’autocratie et la démocratie, entre le passé et l’avenir », a laissé entendre Pascal Affi N’guessan au cours d’une réunion extraordinaire des instances dirigeantes du FPI, qu’il a présidé le 14 août dernier. Tout en ajoutant qu’il fallait s’y attendre.
« Je n’ai pas trahi, je n’ai pas été ingrat », s’est-il défendu. Avant d’ajouter que la « divergence ne signifie pas ingratitude ».
S’agissant de l’avenir du FPI, Pascal Affi N’guessan se veut clair : « Ceux qui suivent Laurent Gbagbo suivent un homme, ceux qui resteront au FPI ont de la conviction. Ce sont de vrais militants ».
Les deux camps se livreraient-ils à des chantages ? En tout cas, A. N’guessan ne semble plus vouloir taire tout ce qu’il aurait donné au parti. Selon lui, depuis 1986, il a servi le FPI, sur tous les plans :moralement, intellectuellement, physiquement et financièrement.
« De toutes les activités que j’ai effectuées jusqu’en 2000 dans les missions et implantations, c’était sur fonds propres. Je n’ai reçu l’argent de personne. Le FPI était en manque de moyens. Du haut de mes convictions, j’ai mis profit ma condition sociale. Le Président Gbagbo, nous l’avons fait. Ensuite, il nous a fait », laisse entendre l’ancien Premier ministre de L.Gbagbo.
Rappelons qu’au cours de cette réunion, plusieurs résolutions ont été adoptées. Une tournée d’explication auprès des militants à l’intérieur du pays a été décidée. L’annonce d’un congrès extraordinaire avant fin 2021 a également été faite. « Laurent Gbagbo ne fait plus partie du FPI », a conclu M. N’guessan.
Bakary Fomba
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