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Tabaski : malgré l’amélioration de la situation sécuritaire, le bélier reste intouchable

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La communauté musulmane du Mali et d’ailleurs se prépare pour la fête de Tabaski, prévue pour ce mercredi 28 juin. Moins d’un jour de cette fête, sur les marchés bamakois, les béliers restent intouchables. Les commerçants donnent des précisions sur les raisons de la situation actuelle du marché à bétail.

Le prix des moutons varie cette année entre 100 000 à 450 000 FCFA sur les marchés de la capitale malienne. Pourtant le pays est réputé disposer du plus grand cheptel dans la sous-région puisque l’élevage occupe une place centrale dans son système économique. 

« Les moutons sont très chers cette année »

Malgré la hausse spectaculaire du prix du mouton, corolaire de la cherté de la vie de façon générale dans ce pays victime d’une crise multidimensionnelle depuis plus d’une décennie, on assiste dans la capitale malienne à des ballets de moutons dans les rues de Bamako. Les alentours des grandes artères sont transformés en marché à bétails. 

« Les moutons sont très chers cette année », affirme un consommateur, la gorge nouée. Un autre s’exclame en pointant du doigt un mouton : « Ce minuscule mouton est à 120 000 FCFA. Comme c’est extrêmement cher ! »  

Cette cherté du bétail à la veille des grandes fêtes, telle que la Tabaski, n’est plus nouvelle au Mali. 

L’alimentation et le transport des bétails  

Depuis 2022, le conflit russo-ukrainien a créé une inflation cruciale, qui a eu des impacts considérables sur le prix de certains produits agricoles et énergétiques. Les effets de cette crise se font encore sentir dans la sous-région ouest-africaine. 

« C’est le monde même qui est dur aujourd’hui. Cela me fait une vingtaine d’années dans la vente des bétails. Je n’avais jamais traversé des difficultés comparables à celles de ces deux dernières années », explique Amadou Kendé. Ce commerçant de bétail précise que la cherté du prix des moutons est « directement liée à leur alimentation ». Selon ses précisions, il a investi plus de 350 000 FCFA dans le tourteau pour l’alimentation de ses moutons. C’est pourquoi il est ferme sur ses prix : « Le prix de mes moutons varie entre 100 000 à 400 000 FCFA ». Un autre vendeur, à quelques pas du hangar de Kendé, vend ses moutons de 120 000 à 450 000 FCFA.

En plus de l’alimentation, des vendeurs évoquent également des difficultés liées au transport de ces milliers de moutons à Bamako. Mahmoud Barry, vendeur au carrefour de Djelibougou, indique surtout l’augmentation du prix du carburant et du prix du transport partout au Mali. Ce qui justifie selon lui cette fluctuation du prix des moutons sur le marché. 

Reprise de la route de Mopti  

En raison de l’insécurité, les commerçants, par peur de se faire voler ou attaquer par des groupes armés terroristes, au centre et au nord du pays, les vendeurs ont changé de fusils d’épaule en s’orientant vers Nioro et le Draal de Kati. La plupart des moutons sur les marchés bamakois proviennent généralement de ces deux endroits, selon les précisions de Moussa Diallo, vendeur de bétails en commune I de Bamako. 

Toutefois, cette année, en raison de l’amélioration de la situation sécuritaire, des vendeurs ont repris la route de Mopti. Contrairement à Moussa Diallo, Boubou Barry a fait venir ses moutons cette année directement de la région de Mopti. « La situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée depuis l’année dernière. Je fais venir mes moutons sans incident », se réjouit-il. Cette amélioration de la situation sécuritaire devrait pourtant être sentie sur le prix de ces béliers provenant de Mopti.  

Les vendeurs demandent donc « l’implication des autorités maliennes en vue de faciliter la vente des moutons et mieux régulariser le secteur. Le bélier est un sacrifice, une obligation pour tous les musulmans ayant les moyens de se l’offrir. Il convient donc de le rendre plus accessible aux consommateurs », explique le chef du garabal de Moribabougou. 

Mohamed Camara   


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