Le Salon International de l’Artisanat du Mali (SIAMA) a accueilli, le vendredi 5 décembre 2025, un panel ministériel de haut niveau consacré au thème : « L’artisanat et l’entrepreneuriat dans l’espace du Sahel : quel défi pour le consommer local ? ». Animé par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Mamou Daffé, et la ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck, ce panel a permis d’ouvrir un dialogue direct avec les artisans.
Les deux ministres ont rappelé que l’artisanat et l’entrepreneuriat sont des moteurs essentiels de la transformation économique du Sahel. Mme Oumou Sall Seck a insisté sur la créativité et la rigueur des artisans, qu’elle considère comme des piliers de l’économie nationale et des acteurs incontournables de la lutte contre le chômage. Selon elle, son département est un acteur majeur dans la facilitation de l’insertion professionnelle, et la formation des artisans doit être placée au centre des politiques publiques.
L’artisanat et l’entrepreneuriat comme moteurs économiques
De son côté, M. Mamou Daffé a mis en avant la stratégie du consommer local, qui implique la synergie de plusieurs départements ministériels, dont ceux de l’artisanat et de l’entrepreneuriat. Pour lui, l’entrepreneuriat artisanal est au cœur de la souveraineté économique du Mali. Il a plaidé pour la mise en place d’un dispositif national de formation des artisans, afin de renforcer leurs compétences et d’assurer une meilleure compétitivité des produits locaux face aux importations.
« Ce que j’ai à dire aux artisans, c’est qu’il faut véritablement et définitivement consommer malien », a martelé le ministre Daffé, appelant à une prise de conscience collective. Il a encouragé les artisans à dialoguer entre eux, à mutualiser leurs efforts et à développer des synergies pour mieux valoriser leurs productions. Selon lui, la coopération entre les départements ministériels et les acteurs de terrain est indispensable pour faire du consommer local une réalité durable et un levier de souveraineté.
La formation professionnelle au cœur des débats
Les deux ministres ont convergé sur un point central : la formation professionnelle. Pour Mme Oumou Sall Seck, il s’agit d’un outil indispensable pour garantir la qualité et la durabilité des savoir-faire locaux. Elle a souligné que son département met un accent particulier sur la formation et l’insertion professionnelle, afin de permettre aux artisans de s’adapter aux exigences du marché et de développer des entreprises solides.
M. Mamou Daffé a, quant à lui, insisté sur la nécessité de créer un écosystème d’artisans créatifs et rigoureux, capable de travailler ensemble pour bâtir une économie locale solide. Il a encouragé les artisans à se parler, à travailler ensemble et à mettre en place des initiatives communes. Pour lui, l’union des artisans est une condition essentielle pour relever les défis du Sahel et faire du consommer local une stratégie nationale durable.
Une coopération internationale renforcée
En marge de ce panel, une convention a été signée entre l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali (APCMM) et la Chambre d’artisanat de la région Rabat Salé Kénitra du Maroc, en présence de l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, SEM Driss Isbayene. Cet accord illustre la volonté des deux pays de renforcer leur coopération artisanale et de promouvoir la formation professionnelle comme levier de création d’emplois et de valorisation des savoir-faire locaux.
Cette signature marque une étape importante dans la consolidation des relations bilatérales entre le Mali et le Maroc dans le domaine de l’artisanat. Elle ouvre la voie à des échanges d’expériences, à des programmes de formation conjoints et à une meilleure intégration des artisans dans les dynamiques économiques régionales. Elle témoigne aussi de la reconnaissance internationale du rôle de l’artisanat dans la création d’emplois et la valorisation des identités culturelles.
Vers une souveraineté économique par l’artisanat
Au terme des discussions, un constat s’est imposé : l’artisanat et l’entrepreneuriat artisanal sont au cœur de la souveraineté économique du Mali et du Sahel. Les ministres ont appelé à une mobilisation générale autour du consommer local, qui ne doit pas être perçu comme un simple slogan, mais comme une stratégie nationale impliquant l’État, les artisans et les consommateurs.
Les artisans, de leur côté, ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour bâtir un secteur solide et compétitif. Ils ont reconnu la nécessité de renforcer la qualité de leurs produits et de s’organiser en réseaux pour mieux répondre aux besoins du marché. La rencontre a ainsi permis de jeter les bases d’un dialogue constructif entre les autorités et les acteurs de terrain, dans une perspective de transformation économique durable.
Une stratégie ambitieuse pour le consommer local
Le SIAMA 2025 aura donc été marqué par un panel ministériel riche en échanges et porteur d’espoir pour l’avenir de l’artisanat dans le Sahel. En mettant l’accent sur la formation professionnelle, l’insertion des jeunes et la coopération internationale, les ministres Mamou Daffé et Oumou Sall Seck ont tracé les grandes lignes d’une stratégie ambitieuse pour faire du consommer local un véritable moteur de développement.
Avec la signature de la convention entre l’APCMM et la Chambre d’artisanat de Rabat Salé Kénitra, le Mali confirme sa volonté de s’inscrire dans une dynamique régionale et internationale, où l’artisanat est reconnu comme un patrimoine économique majeur et un vecteur de souveraineté. En définitive, le SIAMA 2025 aura rappelé que l’artisanat n’est pas seulement une tradition, mais une force vive pour l’avenir économique du Sahel.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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