Pendant trente ans, le Mali a vécu une instabilité politique à cause des conséquences d’une démocratie multipartite de façade qui lui a été servie par des acteurs politiques soucieux plus de leur confort personnel que du bonheur du peuple. Les autorités actuelles, sur une forte recommandation populaire, ont enclenché un processus pour mettre fin à cette instabilité. Le dernier acte de ce processus est la révision de la charte de la transition adoptée par le Conseil National de Transition (CNT).
En effet, le jeudi 3 juillet 2025, les membres du Conseil national de transition (CNT) ont à l’unanimité, révisé la charte de la transition. Les innovations majeures sont, entre autres, la fixation de la durée de la transition à 5 ans renouvelables, autant de fois que nécessaire, jusqu’à la pacification du pays, à compter de la promulgation de la présente charte. Toutefois, il est précisé que cette durée peut être écourtée, dès que les conditions permettent l’organisation des élections. Le président de la transition, les membres du gouvernement et du CNT sont éligibles à l’ élection du président de la République et aux élections générales.
Cet acte du conseil national de transition (CNT) est le couronnement d’un processus issu d’une recommandation du peuple exprimée à maintes reprises à l’occasion de différentes rencontres.
Une recommandation exprimée à maintes fois par le peuple
La toute première fois que le peuple a exprimé son vœu de voir durer la période de la transition, c’était à l’occasion de la toute première rencontre tenue le 12 novembre 2021 entre le Président de la transition et les légitimités traditionnelles et coutumières de tout le Mali. Ce jour-là face au président de la transition, elles ont exprimé leurs sentiments. C’est ainsi que El Hadji Djibril Diarra, patriarche des familles fondatrices de Koulikoro a affirmé que : « La prolongation de la transition est une logique qui s’impose de facto aux Maliens au regard du contexte socio-politique, sécuritaire et humanitaire difficile que vit le pays. » Quant à Zantigui Diakité, chef de la délégation de Bougouni, il a estimé que les Maliens doivent prendre le temps de balayer d’abord la maison commune avant de songer à des élections.
Après cette rencontre mémorable et inédite, le peuple a, ensuite, réitéré la prolongation de la durée de la transition lors des Assises nationales de la Refondation (ANR) tenues en décembre 2021. L’une des fortes recommandations de ces Assises a été de prolonger la période de transition jusqu’à 5 ans et de réunir d’abord les conditions sécuritaires avant l’organisation de toute élection. Et puis récemment en avril 2025, avec les consultations nationales des forces vives de la nation et de la diaspora sur la charte des partis politiques, le peuple a fortement recommandé l’octroi d’un mandat de 5 ans renouvelable au chef de l’État et de lui accorder le statut de président de la République. Parallèlement à ces différents foras, l’on constate à plusieurs niveaux l’expression de ce vœu de prolongation de la durée de la transition.
Couronnement d’un processus
Écoutant son peuple, les autorités ont commencé à enclencher le processus de mise en œuvre de ce que le peuple a demandé. C’est ainsi que la session du conseil des ministres du mercredi 11 juin 2025 a adopté un projet de loi dans ce sens.
En effet, c’est sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral, que le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition. « Le projet de loi, adopté, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des concertations des Forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’extérieur pour répondre aux attentes légitimes du Peuple malien, notamment la révision de la Charte de la Transition en accordant au Chef de l’État, un mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar de ses pairs de la Confédération AES. » peut-on lire dans le communiqué du conseil des ministres. Et c’est ce projet de loi qui a été examiné et adopté par le Conseil national de transition.
Sidi Modibo Coulibaly
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