L’année 2020 a été éprouvante pour les Maliens. Une année à la fois catastrophique en termes de crises, mais aussi historique en raison de la teneur des mobilisations citoyennes que le pays a connu.
« Si l’on sait d’où l’on vient, on saura où on va ». Cet adage n’a rien perdu de sa pertinence depuis la nuit des temps. Au moment où l’année 2020 tire sa révérence, c’est le lieu pour nous de présenter les faits que nous estimons marquants de cette année.
Apparition du coronavirus en mars
L’apparition du coronavirus dans les quatre coins du monde y compris le Mali a non seulement bouleversé les citoyens, mais aussi les gouvernants. Cette crise sanitaire, dès son apparition en mars 2020 au Mali, a contribué à la mise en place de mesures barrières ayant privé les citoyens de certains de leurs droits, notamment la limitation de la mobilité à travers l’instauration du couvre-feu et aussi la fermeture des écoles. Cette crise a lourdement frappé les commerçants, l’économie nationale et a contribué à l’aggravation des violences faites aux femmes et aux filles.
Cette pandémie, qui continue son ravage, restera gravée dans les mémoires et fera de 2020, une année inoubliable.
Enlèvement, libération et décès de Soumaïla Cissé
Cette année qui tire vers sa fin a été assez éprouvante pour la famille du chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé. En pleine campagne pour les élections législatives dans son fief à Ménaka, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), deuxième force politique à l’Assemblée nationale du Mali, Soumaïla Cissé a été enlevé en mars. Après six mois de captivité dans des conditions dramatiques, il sera libéré en octobre. Trois mois après cette libération, en décembre précisément, il sera enlevé de l’intimité de sa femme, de ses enfants et de sa famille politique. Le coronavirus l’emporte définitivement laissant un véritable désespoir s’installer dans le cœur de ses militants qui le voyaient chef de l’État à la prochaine présidentielle.
Mis en place du mouvement du 5 juin
La tenue des élections législatives dans un contexte d’insécurité gravissime a contribué à la fragilisation du régime Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). Les dénonciations de fraudes massives lors de ce scrutin de mars et avril ont conduit à la mise en place d’une vaste Coalition hétéroclite, composée de partis politiques, de mouvements de la société civile, de syndicats, etc., pour demander le départ d’IBK et de son régime. Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui a su regrouper toutes ces forces en son sein, était inimaginable dans la conscience collective avant sa mise en place. Un mouvement qui réussit à déstabiliser le régime en place malgré ses multiples tentatives pour se maintenir. L’acte posé par ce mouvement fera de 2020, une année historique durant laquelle le Mali a connu son quatrième coup d’État militaire.
Renversement d’IBK et instauration d’une transition politique
Vu la forte demande, l’instauration d’une désobéissance civile ayant conduit à des morts d’hommes parmi les civiles, le départ du président de la République, IBK, était inéluctable. Pour ce faire, les militaires prennent leurs responsabilités, puisque cela était devenu une des demandes formulées par des leaders du M5. En août, des militaires répondent favorablement à l’appel et « parachèvent » la lutte du M5 pour mettre un terme à des mois de souffrance du peuple malien. Le président IBK est renversé, l’Assemblée nationale contestée est dissoute aussi bien que la cour constitutionnelle dont la présidente ne faisait plus unanimité.
Ce coup d’État militaire donne lieu à l’instauration d’une transition politique dirigée par un militaire à la retraite, Bah N’Daw. Cela, à la demande des chefs d’État de la CEDEAO.
Décès d’anciens présidents de la République
L’année 2020 a été aussi celle de la disparition d’anciens chefs d’États et de personnalités de grande renommée. D’abord le décès de Moussa Traoré, en septembre 2020, et ensuite celui de Amadou Toumani Touré (ATT), en novembre 2020. Avec la perte de ces deux anciens présidents de la République du Mali, c’est toute une partie de l’histoire du Mali qui s’évapore. Comment les Maliens pourront oublier la perte de ces deux figures phares de l’existence de leur nation.
L’extension de l’insécurité
Cette année qui tire sa révérence a vu également la crise sécuritaire s’étendre de la région de Mopti vers celle de Ségou ainsi que d’autres localités du pays. Les braquages nocturnes et diurnes se sont multipliés avec le plus souvent des morts d’hommes. Cet épisode, qui a endeuillé plusieurs commerçants et familles, a profondément marqué les esprits en 2020.
Togola
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