Home A la Une Renaissance du Mali : restaurer le « dambé » par le rejet du « faden tô »

Renaissance du Mali : restaurer le « dambé » par le rejet du « faden tô »

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Depuis leur arrivée aux affaires, les autorités de la transition prônent un retour aux valeurs ancestrales. Ce combat vise à éradiquer la corruption et la mendicité à outrance pour restaurer la dignité et l’intégrité du peuple malien.

Dans leur quête de plus de souveraineté pour le Mali, les autorités de la transition ont fait du retour aux valeurs ataviques du Mali et à la lutte contre la corruption un combat pour la refondation de l’État. Cette démarche est loin d’être anodine ; elle vise à redonner au Mali sa dignité, sa fierté et surtout son « dambé », longtemps bafoués par des pratiques de corruption et de mendicité qui ternissent l’image de ce pays aux riches traditions culturelles et historiques.

Une inversion des valeurs qui appelle à une urgente rectification

Renoncer au « faden tô », littéralement traduit comme « ce qui appartient à autrui », doit redevenir une caractéristique du Malien du Mali Kura (le Mali nouveau). Ce concept va au-delà de la simple interdiction de voler ; il englobe toutes les pratiques honteuses et dévalorisantes telles que le vol, la corruption, l’adultère, et autres vices qui rabaissent l’humain au rang de simple bête. En effet, le « horon », qui refusait le « faden tô », s’approprier ce qui ne lui appartient pas, était la quintessence de la dignité et de l’intégrité dans les sociétés traditionnelles maliennes.

Ce qui faisait la force de ces sociétés, voire du Manding, était effectivement la renonciation au « faden tô ». L’homme préférait la mort à la honte. Les valeurs telles que l’honneur ou le « dambé », la dignité et le respect de soi et des autres étaient sacrées. Les modernes semblent, malheureusement, préférer la honte à la mort. La Charte de Kurukan fuga, en son article 34 stipulait : « Il y a cinq façons d’acquérir la propriété : l’achat, la donation, l’échange, le travail et la succession » 

La consommation du « faden tô », au lieu d’être objet de honte, est devenue plutôt symbole de « tièkisè ya » (littéralement « La caractéristique de la masculinité »). Ce qui était considéré comme un vice hier a gagné le rang de vertu aujourd’hui. Il s’agit d’une véritable inversion des valeurs qui appelle à une urgente rectification.

Il est impératif de revenir aux fondamentaux à travers une véritable éducation traditionnelle, comme entamé par les autorités de la transition. Une éducation aux valeurs cardinales du Malien, inculquée par les sociétés secrètes et les gardiens des traditions, afin que le Malien soit de nouveau « Kankelen tigi » (littéralement homme de parole), « dambé tigi ». Ce retour aux sources n’est pas seulement nostalgique ; c’est une nécessité pour restaurer ce qui fondait le « horon ya » (la noblesse), le fondement de la dignité humaine.

Éducation rigoureuse et formation aux valeurs morales

La restauration de ces fondamentaux pourrait éviter aux Maliens de s’adonner à des pratiques avilissantes qui démoralisent la société. L’éducation traditionnelle, les rites initiatiques et les conseils des anciens doivent reprendre leur place centrale dans la société. Les jeunes doivent être éduqués dans le respect des valeurs ancestrales qui prônent l’honneur, la dignité et le respect de soi et des autres.

Les autorités maliennes de la transition, en promouvant ce retour aux valeurs traditionnelles, montrent la voie à suivre pour reconstruire un Mali fort, digne et respecté. C’est un chemin ardu, semé d’embûches, mais c’est le seul moyen de redonner à ce pays sa grandeur d’antan. Les actes de corruption, de vol, d’adultère et autres vices doivent être combattus non seulement par des lois strictes, mais aussi par une éducation rigoureuse et une formation aux valeurs morales.

La corruption et la mendicité sont des fléaux qui gangrènent la société malienne. Elles réduisent l’humain à un être sans honneur ni dignité, un simple opportuniste prêt à tout pour obtenir des avantages matériels. Cette mentalité est diamétralement opposée aux valeurs du « horon », cet homme intègre et digne qui préférait la mort à la honte. Le Mali Kura doit se bâtir sur ces valeurs d’intégrité, de dignité et d’honneur pour aspirer à un avenir meilleur.

L’éducation traditionnelle, les rites initiatiques et les sociétés secrètes doivent être revitalisés pour inculquer ces valeurs aux jeunes générations. Ce retour aux sources est essentiel pour restaurer la dignité du Malien et construire une société plus juste et équitable. Le Mali a besoin de ses valeurs ancestrales pour se relever et affronter les défis de l’avenir avec courage et détermination.

Fousseni Togola 


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