Après plusieurs années dans l’espace dramaturgique malien, Ousmane Sow livre au grand public ses expériences sur le théâtre malien. « Quarante petites années de théâtre », publié chez les éditions La Sahélienne Mali, est une sorte de mise en garde contre l’orientation que prend la réalisation théâtrale au Mali.
« Les années passent… Je n’étais plus le débutant que le destin avait précipité dans les bras du théâtre, dans la gueule du monstre j’allais dire. Le théâtre et ma vie fusionnaient, ne faisaient plus qu’un. Je tenais bon. Je pliais, mais ne rompais pas. Je ne reculais plus. J’avais atteint le point de non-retour. J’avançai et me hissai sur le piédestal, scruta avec condescendance l’environnement hostile à mon métier. »
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Cet extrait de « Quarante petites années de théâtre » de Ousmane Sow nous donne une idée sur le contenu de l’ouvrage. Il décrit surtout le mariage difficile entre un homme et son métier. Une profession pour laquelle il ne gardait aucun amour au début.
Une autobiographie
Ousmane Sow, ancien metteur en scène au Mali, se livre dans cet ouvrage à une autobiographie. À travers la lecture de ce livre de près de 100 pages, le lecteur découvrira toutes les étapes de la vie dramaturgique de M. Sow. De son départ de son village natal jusqu’à son arrivée à Bamako, ce grand réalisateur a encore le souvenir frais.
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Plus qu’une simple autobiographie, « Quarante petites années de théâtre » retrace le chemin parcouru par le théâtre malien et laisse entrevoir les défis à relever.
Un cri de cœur
Après lecture de cette œuvre, la conclusion à tirer est bien le cri de cœur d’un ancien metteur en scène qui voit tout son édifice acquis dans un combat intellectuel farouche s’écrouler.
Promouvoir un théâtre d’expression malienne était l’ambition de M. Sow. Mais aujourd’hui, ce chemin est abandonné et on assiste à un retour à la case de départ.
« Ayant capitulé devant le théâtre importé et perdu tous ses repères, le nôtre s’est noyé dans les flots d’un courant nouveau : le théâtre dit de sensibilisation », écrit Ousmane Sow.
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En dehors de cette problématique de la langue, la lutte contre l’improvisation sur la scène a constitué un autre combat de ce doyen du théâtre malien. Aujourd’hui également, il assiste impuissant la ruine de cet héritage.
Quiconque souhaite comprendre le parcours du théâtre malien, la lecture de cet essai ne fera que lui grandir en connaissance. Il pourra également servir d’inspiration aux jeunes réalisateurs. Il s’agit d’une œuvre qui se lit assez facilement, sans grand effort.
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L’ouvrage est disponible dans toutes les librairies du Mali ainsi qu’auprès des éditions La Sahélienne à Bamako.
Togola
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