Au Mali, la gestion des pesticides obsolètes reste toujours un problème de santé publique malgré les nombreuses initiatives de la Banque mondiale en collaboration avec le Mali.
L’agriculture constitue un secteur clé de l’économie et la sécurité alimentaire au Mali. L’utilisation de produits toxiques dans ce domaine présente pourtant des dangers pour les consommateurs. Dans ce pays, environ 200 personnes meurent chaque année d’intoxication et plusieurs milliers contractent des maladies dues à l’utilisation intensive de pesticides souvent périmés, souligne la banque mondiale.
Des récipients réutilisés
Cette situation s’explique par l’existence d’un véritable problème de gestion des engrais périmés. Selon la banque mondiale, 580 tonnes de produits impropres à l’utilisation, dont certains datent de plusieurs décennies, ont été recensées au Mali. Des produits périmés qui sont pourtant vendus par des jeunes.
L’institution monétaire internationale précise dans sa publication du 21 avril 2021 que près de 80 % des « pesticides périmés sont utilisés dans la culture du coton, polluant les terres et les sources d’eau avec des conséquences dramatiques sur le bétail et la chaîne alimentaire ». Les emballages de pesticides, les déchets résiduels, les récipients ayant contenu des substances toxiques se comptent en dizaines de tonnes au Mali. Les récipients sont dans la plupart des cas utilisés pour stocker de l’eau, indique-t-on.
Pour minimiser les dangers liés à la gestion de ces produits périmés, le Mali et la Banque mondiale ont adopté plusieurs initiatives, dont l’élaboration d’une « approche intégrée de gestion des stocks afin de prévenir leur accumulation, contrôler l’importation et homologuer les intrants chimiques ». Ce n’est pas tout : « La formation d’agents phytosanitaires et la sensibilisation de la population aux risques sanitaires a complété cette initiative ».
Plusieurs initiatives adoptées
À travers le projet d’élimination des pesticides obsolètes (PEPPO), des centaines de tonnes de produits dangereux ont été traitées et la réglementation renforcée.
Selon les précisions de Maria Sarraf, responsable du pôle environnement pour l’Afrique de l’Ouest : « Ces projets ont renforcé les capacités institutionnelle, réglementaire et technique dont le secteur avait besoin pour remédier à la pollution de l’environnement et l’empoisonnement des communautés ».
Dr Ousmane Cissé, directeur de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), indique qu’au niveau de sa structure, dorénavant, les pesticides utilisés « sont recommandés par le comité sahélien et homologués, donc autorisés à la vente ». Et d’ajouter : « Nous animons aussi régulièrement des sessions d’information avec les agriculteurs et incitons nos fournisseurs en phytosanitaires à y participer ».
Malgré la pandémie de covid-19, les initiatives de formation sur la gestion de ces produits nuisibles se poursuivent. Mais avec un nombre réduit de personnes, conclut la banque mondiale.
Togola
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