Invité du journal télévisé, du 5 mars 2023, de la chaîne de télévision française LCI, le président de la République du Bénin, Patrice Talon indique le principe qui a conduit le Mali à faire appel à un « groupe de sécurité privé ». Un principe non condamnable.
L’intervention d’un prestataire privé armé dans un pays en vue de restaurer la sécurité au bénéfice de tous les citoyens n’est ni un principe nouveau ni un principe condamnable. C’est ce qui ressort d’un entretien accordé à la chaîne de télévision française LCI, dimanche 5 mars 2023, par le président de la République du Bénin, Patrice Talon. Il estime normal que la Russie s’active dans la séduction. « La guerre que la Russie mène en Ukraine l’oblige à se justifier et à étendre son cercle d’amis », a-t-il affirmé.
La mission de « Wagner », purement sécuritaire
La crise diplomatique entre Paris et Bamako a conduit au départ des militaires français, présents au Mali depuis 2012, dans le cadre de l’opération Serval puis Barkhane. Ce départ a marqué l’arrivée des soldats russes sur le terrain. Des militaires qualifiés de « mercenaires ». Il est donc attribué à la Russie une volonté d’extension de sa sphère d’influence.
Le président béninois se refuse de tomber dans le mimétisme et explique que « toutes les grandes puissances, les grandes nations font de la séduction ! Chacun veut étendre sa sphère d’influence ». Patrice Talon précise qu’« étendre sa sphère d’influence, c’est tout à fait commun aussi bien à la France, à la Chine qu’à la Russie, les États-Unis, l’Angleterre. Toutes les grandes puissances. Les relations humaines sont d’ailleurs caractérisées par ce genre de volonté ».
« Wagner intervient dans un environnement où l’on parle de la guerre que la Russe mène à l’Ukraine. L’environnement est assez pollué parce que le prestataire privé armé, parce que Wagner si je comprends bien, c’est un prestataire privé armé », précise le président béninois. Selon ses précisions, faire appel à un prestataire privé armé n’est pas un principe condamnable, surtout lorsqu’il s’agit de restaurer la sécurité. « La notion de faire appel à un prestataire privé militaire n’est pas nouvelle. Ce principe, on l’a vu en Afghanistan qu’il y a eu des sociétés de prestation de sécurité privées qui sont intervenues pour protéger des édifices et consorts », a-t-il indiqué.
« Si la mission de Wagner est purement sécuritaire, au service d’un pays en proie à l’insécurité, au djihadisme et qu’il n’a pas les moyens humains, techniques, n’a pas les hommes qu’il faut, aguerris, entrainés, et qu’il faut que ces pays fassent appel à un prestataire privé, sur le principe, ce n’est pas condamnable », selon Patrice Talon.
Chiencoro Diarra
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