Le rideau est tombé ce dimanche 6 avril 2025 sur la vie d’Amadou BAGAYOKO, artiste de renom dont le parcours exceptionnel a profondément marqué la scène musicale malienne, africaine, voire mondiale. Décédé le vendredi 4 avril, il a reçu un dernier hommage dans une atmosphère de profonde émotion, à la hauteur de son immense talent. La cérémonie funéraire, organisée à Garantiguibougou, où il repose désormais, a rassemblé une foule nombreuse.
Pour ce dernier voyage, ils étaient là en grand nombre les collègues musiciens, membres de la famille, amis, connaissances, admirateurs et figures politiques venus de tous horizons. Tous unis dans la même douleur, celle de perdre un monument de la musique malienne. Dans un silence lourd, ponctué de larmes et de souvenirs, chacun est venu lui dire adieu à sa manière.
Amadou & Mariam, un duo inoubliable
Amadou BAGAYOKO, c’était une voix, un style, un symbole. Guitariste talentueux et chanteur charismatique, il a marqué de son empreinte la scène musicale malienne dès les années 1980. En duo avec son épouse Mariam Doumbia, il formait le célèbre tandem « Amadou & Mariam », dont les chansons ont traversé les frontières, porté haut les couleurs du Mali et conquis les scènes du monde entier.
Leur couple artistique, rare et fusionnel, a su allier tradition et modernité. Ensemble, ils ont fait vibrer les rythmes maliens au rythme de la pop, du blues et de l’afrobeat, séduisant un public international sans jamais renier leurs racines. Leurs tubes comme « Je pense à toi », « Beaux dimanches », ou « Mon amour, ma chérie » ont bercé des générations et marqué les esprits par leur simplicité, leur sincérité et leur authenticité.
Une fierté pour l’Afrique, selon Salif Keïta
Présent aux obsèques, Salif Keïta, légende de la musique africaine, n’a pas caché son émotion face à la disparition d’Amadou Bagayoko. Pour lui, l’artiste disparu était bien plus qu’un simple musicien : « Amadou est né pour être un monument. Il était la fierté de la culture africaine, en particulier celle du Mali. Il a porté haut le nom de notre pays partout où l’on pouvait entendre de la musique », a-t-il déclaré, visiblement très touché.
Salif Keïta a également souligné l’importance du duo qu’Amadou formait avec son épouse Mariam Doumbia, un tandem emblématique de la scène musicale malienne. « C’est un immense vide pour la musique malienne, car Amadou sans Mariam et Mariam sans Amadou, c’est la plus grande fausse note que la vie puisse jouer », a-t-il confié d’une voix émue, exprimant ainsi le chagrin partagé par toute une génération d’artistes et de mélomanes.
Mariam inconsolable, le cœur en silence
Inconsolable, Mariam Doumbia est apparue bouleversée tout au long des obsèques. Malgré la dignité qu’elle a su garder, l’émotion était palpable. La perte d’Amadou, à la fois compagnon de scène et de vie, semblait trop lourde à porter. Son regard perdu et ses silences parlaient plus fort que les mots.
Le duo qu’elle formait avec Amadou, emblématique de complicité et d’harmonie, laisse aujourd’hui un vide immense. Ils étaient deux voix, deux âmes liées par la musique et l’amour. Amadou n’était pas seulement son partenaire mais aussi son double artistique, son repère, son souffle.
Amadou BAGAYOKO s’en est allé, mais sa musique, elle, ne mourra jamais. Le Mali et le monde garderont de lui l’image d’un homme simple, sincère, et profondément attaché à son art.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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