Dans un courrier du ministère malien des Affaires étrangères, en date du 14 juillet, les autorités maliennes de transition annoncent la suspension temporaire de toutes les rotations de contingents militaires et policiers de la Minusma « y compris celles déjà programmées ou annoncées ».
Dans cette note adressée exclusivement à la mission onusienne au Mali, la partie malienne annonce l’organisation d’une réunion de coordination entre les deux parties. Cela « dans le cadre d’une gestion efficiente de la rotation des effectifs des contingents militaires et policiers déployés au Mali au compte de la Force onusienne ». Le ministère malien des Affaires étrangères explique que « cette rencontre vise essentiellement à dégager un plan optimal permettant de faciliter la coordination et la réglementation de la rotation des contingents opérant au sein de la Minusma ».
Dans le courrier, on justifie cette décision de suspension enclenchée par des raisons liées au contexte de sécurité nationale. La diplomatie malienne rassure cependant que « la partie malienne travaillera de manière diligente en vue de réunir les conditions propices à la levée de cette mesure suspensive de la rotation ». Ce « qui constitue, selon les autorités maliennes, une phase essentielle permettant aux contingents déployés d’assurer une bonne mise en œuvre du mandat de la Minusma.»
Des antécédents
Pour rappel, cette décision intervient après l’arrestation de 49 soldats ivoiriens devant travailler indirectement avec la mission onusienne au Mali, à travers l’entreprise privée allemande Sahel Aviation Services. En d’autres termes, ils sont considérés par certaines parties concernées comme des Éléments Nationaux de Soutien (NSE) qui « sont des effectifs nationaux de soutien déployés par les Pays Contributeurs de Troupes ». Le 11 juillet dernier, le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a informé dans une série de tweets qu’ils œuvrent « à ce que les relèves de contingents originaires d’Afrique de l’Ouest puissent intervenir au plus tôt ».
Toujours pour rappel, lors de l’adoption du nouveau mandat de la mission onusienne au Mali, l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali à l’ONU, Issa Konfourou a déclaré que, « pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes ». Par la suite, les États-Unis ont lancé un avertissement aux autorités maliennes.
Sahel Tribune
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