En collaboration avec le ministère malien de la Santé et une ONG de développement social local, Médecin sans frontière (MSF) travaille à adapter la stimulation psychosociale pour les enfants malnutris au Mali.
Apporter des soins nutritionnels et un traitement médical aux enfants malnutris ne suffit pas. Il faut une stimulation psychosociale. L’ONG Médecin sans frontière travaille dans ce sens au Mali, à travers notamment une étude dénommée « StimNut » et qui vise à adapter cette approche de stimulation psychosociale au contexte malien et la mettre en œuvre.
Manque d’expertise et de moyen
Selon MSF, « la malnutrition aigüe seule ou en association avec d’autres pathologies — paludisme, diarrhées, maladies des voies respiratoires, infections dites opportunistes —, reste l’une des premières causes de mortalité des jeunes enfants au Mali ».
Les données de l’enquête nutritionnelle anthropométrique et de mortalité rétrospective de l’Institut national de la statistique (Instat), en 2021, font froid dans le dos. En 2021, « la prévalence de la malnutrition aigüe était de 10 % chez les enfants de moins de 5 ans et celle de la malnutrition aigüe sévère de 1,8 % », rapporte MSF dans un communiqué dont Sahel tribune a eu une copie.
La stimulation psychosociale fait partie du Protocole de Prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe au Mali. Toutefois, elle est rarement proposée aux enfants et à leurs familles en raison non seulement d’un manque d’expertise et de moyens, mais aussi de protocoles adaptés, déplore le MSF.
Une étude à trois volets
Claire Bossard, épidémiologiste à Épicentre et coordinatrice de l’étude, explique : « Avec le soutien de MSF, du Ministère de la santé malien et d’une ONG de développement social local, nous allons adapter les interventions FUSAM au contexte malien et évaluer leur faisabilité et leur acceptabilité à Koutiala pour les enfants âgés de 6 à 23 mois atteints de malnutrition aigüe sévère ».
La première partie de cette étude consistait à décrire les facteurs clés, les perceptions, les normes et les pratiques influençant l’état nutritionnel et le développement précoce des jeunes enfants. « Fort de cet état des lieux, nous travaillons désormais à la deuxième partie de l’étude à savoir l’adaptation du protocole FUSAM, par une démarche de recherche participative impliquant des agents de santé, des gestionnaires de programmes nutritionnels, des parents, des tradipraticiens, des informateurs clés et les chercheurs impliqués dans l’étude », précise Dr Aissatou Diallo, coordinatrice de l’étude à Koutiala.
La troisième partie de l’étude — la mise en place de l’intervention de stimulation psychosociale adaptée — sera déployée auprès de 25 à 30 familles, en fin 2022. « Des séances hebdomadaires entre les parents ou accompagnants d’enfants sévèrement malnutris et des agents psychosociaux, formés pour accompagner les familles, seront dispensées dans les deux centres de santé sélectionnés pour l’étude et le service pédiatrique de l’hôpital MSF de Koutiala », a précisé le MSF.
Chiencoro Diarra
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