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Malikura Taasira 3 : Le Premier ministre à cœur ouvert sur les défis et les ambitions du Mali

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Le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, était l’invité de l’émission Mali Kura Taasira 3, diffusée samedi soir sur la télévision nationale. À travers cet entretien, le Chef du gouvernement est revenu sur les principaux sujets d’actualité du pays, en sa qualité de Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et Porte-parole du gouvernement.

Au cours de cet échange, il a abordé sans détour les questions liées à la sécurité, à la gouvernance, à la politique, à l’énergie, et à la diplomatie. Une intervention qui a permis de faire le point sur les progrès réalisés, tout en projetant les grandes ambitions du Mali.

À travers ses réponses, le Premier ministre a surtout mis en lumière la vision du Chef de l’État, qu’il décrit comme « passionné, déterminé, et totalement engagé pour sortir le Mali de la crise multidimensionnelle ».

Sécurité nationale, une lutte contre un ennemi invisible

Au cœur des échanges, la situation sécuritaire a occupé une place importante. Le Premier ministre a expliqué que le terrorisme que connaît le Mali est bien différent d’une guerre classique. « Dans une guerre classique, les ennemis portent des uniformes. Dans notre cas, les terroristes sont souvent cachés parmi la population », a-t-il précisé.

Face à cette menace, le chef de l’État a placé la sécurité au centre de ses priorités. Il a donc décidé de renforcer et d’équiper les Forces armées et de sécurité, qui, selon le Premier ministre, accomplissent un « travail remarquable sur le terrain ».

Pour lui, la refondation du Mali ne peut se faire sans un environnement sûr. C’est pourquoi l’accent est aussi mis sur le retour des services sociaux de base dans les zones anciennement instables.

Administration et découpage, vers un État plus présent

Le Premier ministre a aussi parlé du retour de l’État dans les zones qui avaient été abandonnées à cause de l’insécurité. Il a rappelé qu’à un moment donné, 70 % du territoire national était hors de contrôle. Aujourd’hui, grâce aux efforts du gouvernement, l’administration est de retour dans la plupart des localités.

Pour combler le manque d’administrateurs civils, surtout avec la création de nouvelles circonscriptions, l’État a choisi de nommer des militaires à certains postes. Cela permet à la fois de sécuriser et d’occuper rapidement les espaces concernés.

Abdoulaye Maïga est aussi revenu sur le nouveau découpage administratif, qu’il décrit comme une réforme importante permettant d’éviter les conflits de compétence et de mieux organiser le territoire.

Une refonte du paysage politique

Abordant la question de la dissolution des partis politiques, Abdoulaye Maïga a expliqué que cette décision est issue des recommandations des Assises nationales de la Refondation. Ces Assises ont suggéré de réduire le nombre de partis, car le pays en comptait plus de 277.

« Il ne s’agit pas de mettre fin au multipartisme. Il est garanti par la Constitution. Mais il fallait assainir le paysage politique », insiste le Premier ministre qui a également annoncé qu’un audit financier des anciens partis sera réalisé par la Cour suprême.

Selon lui, cet audit est légitime car les partis ont reçu de l’argent public. Il précise que ce n’est pas le gouvernement qui mènera l’opération, mais bien une institution judiciaire indépendante.

Le processus électoral maintenu

Concernant les élections, le chef du gouvernement a affirmé que le gouvernement est engagé à les organiser. Il a rappelé que la Transition est toujours chargée de préparer le retour à l’ordre constitutionnel par la voie électorale.

« Il n’y a pas d’alternative aux élections. C’est notre Constitution qui le dit. Nous avons commencé les préparatifs depuis longtemps », a-t-il assuré. Il a également parlé de l’Autorité indépendante de gestion des élections, qui a déjà été mise en place pour garantir des scrutins transparents.

Il a souligné que les élections doivent se dérouler dans un climat apaisé, et que des efforts sont faits pour éviter les erreurs du passé, notamment les violences post-électorales ou l’insécurité liée aux campagnes.

Plan d’action et paix, une vision claire

Le Premier ministre a présenté le Plan d’action du gouvernement 2025-2026, qui comprend 24 objectifs, 72 actions et 312 activités, pour un budget total de 1 671 milliards de francs CFA. Il a réaffirmé que son équipe travaille sans relâche pour atteindre ces objectifs.

Concernant la paix, il a évoqué la nouvelle Charte pour la paix et la réconciliation nationale, tout en rappelant que le gouvernement n’est pas preneur de médiation étrangère. 

Il a insisté sur le rôle des Forces armées et de sécurité, déployées sur tout le territoire national, qui abattent un travail quotidien remarquable pour ramener la paix, avec l’appui des pays de la Confédération des États du Sahel (AES).

Crise énergétique, vers une autonomie progressive

Le Premier ministre a aussi abordé la crise énergétique, reconnaissant les nombreuses difficultés de la société Énergie du Mali (EDM). Il a expliqué que l’électricité est vendue à un prix inférieur à son coût de production, ce qui crée un déséquilibre financier.

Aujourd’hui, environ 70 % des clients d’EDM bénéficient du tarif social, ce qui n’était pas prévu au départ. Le gouvernement travaille désormais à diversifier les sources d’énergie (thermique, solaire, nucléaire) pour garantir une fourniture de courant 24h/24.

Il a salué la résilience des Maliens, tout en rassurant que l’État fait tout pour améliorer la situation. Le but est de rendre EDM autonome et d’utiliser les subventions actuelles pour d’autres secteurs essentiels de l’économie.

Le Mali reste debout sur la scène internationale

Face aux critiques parlant d’un supposé isolement du Mali, le Premier ministre a été ferme : « Le Mali n’est pas isolé et ne le sera jamais. Nous avons des relations normales avec plusieurs pays et nous participons aux réunions internationales ».

Il a insisté sur le fait qu’aucune organisation ne peut déclarer un pays isolé, et que ces termes sont souvent utilisés par des médias pour faire de la désinformation. Il a ajouté que les commissions mixtes avec plusieurs pays se tiennent normalement.

Ainsi, Abdoulaye Maïga a rappelé que la vision des dirigeants de l’AES est de faire de la Confédération une puissance régionale, capable de se défendre, de se développer, et de rayonner sur le continent. 

Ibrahim Kalifa Djitteye


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