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Mali : le Premier ministre en tenue militaire, au-delà des critiques, le symbolisme

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Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, en tournée dans la 4e région du pays, troque son boubou contre le treillis militaire. Suite à ce geste, le subjectivisme prend l’ascendance, du côté des internautes. Analyse.

« La critique est aisée, mais l’art est difficile », dit-on. Un passage qui attire l’attention sur toute la difficulté liée à l’agir ou à la pratique. Le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), combinée au chômage, a fait de la quasi-totalité des internautes maliens des critiques. Mais on semble oublier qu’une critique n’est valable que si elle est accompagnée d’un peu d’expériences.

Lors de sa deuxième tournée régionale, après la présentation et la validation du programme d’Action de son gouvernement (PAG), le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga vole la vedette sur les réseaux sociaux, le week-end dernier.

Geste symbolique

Dans cette région rizicole, traversée par une véritable crise sécuritaire, avec des attaques ciblées contre des civils, l’ancien président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a décidé de remonter le moral des militaires sur le front, à Diabali, dans le cercle de Niono. À cette occasion, le Premier ministre troque son boubou contre le treillis militaire. Fait insolite pour la plupart des Maliens qui en ont fait leurs choux gras. Chacun y est allé selon son humeur et ses intérêts. Pourtant, ce geste est plein de significations.

En mission d’un Chef d’État militaire, dans une région où les forces armées de défense et de sécurité veillent pour la protection des populations et leurs biens, jour et nuit, quoi de plus normal que le Premier ministre s’habille en tenue militaire. Culturellement, s’habiller dans la tenue d’autrui est un signe de reconnaissance en lui. Il peut également vouloir dire que vous partagez les peines de l’intéressé.

Au-delà de toutes ces considérations, il peut paraître aberrant de voir que ce geste du président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) donne lieu à des interprétations diverses sur la toile. En tant qu’ancien leader du M5, mouvement hétéroclite ayant toujours branlé l’urgence du renouveau au Mali, Choguel Kokalla Maïga ne se voit-il en missionnaire, un homme prêt à périr pour le Mali ? Partout où il est passé, n’a-t-il pas demandé aux citoyens de prendre part activement aux Assises qui profilent à l’horizon, afin d’exprimer leurs préoccupations ?

Les faits, plus importants que les hommes

La tenue militaire est assez significative. Si l’on se glorifie de ces hommes, comme Che Guevara, Paul Kagamé, Idriss Déby, etc. ; pourquoi pas du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Certes, la critique est une arme redoutable de progrès, mais faudrait-il qu’elle soit objective pour permettre la découverte des erreurs, dont la correction assurera à la nation le progrès.

Le problème au Mali, c’est aussi le fait que les critiques sont généralement subjectives. Au lieu de juger les différentes implications des actes que posent les décideurs, on se livre généralement à des combats politiques, n’ayant d’autres buts que de casser la cote de popularité d’un adversaire. Le peuple, maintenu dans un « sommeil dogmatique », est quasiment incapable de comprendre ces aspects et se trouve responsable de crimes qu’il n’aurait jamais dû commettre. Un changement d’approche s’impose au Mali, si l’on veut sortir du labyrinthe. Car les faits sont plus importants que les hommes.

Fousseni Togola


Cet article a d’abord été publié sur Maliweb. Il a été récupéré et relu par Sahel Tribune.


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