L’armée malienne a mené une offensive aérienne dans le nord du pays, neutralisant plusieurs terroristes et détruisant des véhicules, intensifiant ainsi sa lutte contre les groupes jihadistes.
Dans une région sahélienne toujours sous tension, les Forces armées maliennes (FAMA) poursuivent leur offensive contre les groupes terroristes. Le 16 mars 2025, l’État-Major Général des Armées a annoncé une série de frappes aériennes ciblées ayant conduit à la neutralisation d’au moins onze combattants jihadistes et à la destruction de plusieurs véhicules dans la région de Tombouctou. Une démonstration de force qui s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation du territoire face aux incursions djihadistes.
Une traque sans relâche
Selon des sources militaires, les forces maliennes ont intensifié leur surveillance aérienne et leur exploitation du renseignement pour localiser des cellules terroristes opérant dans le nord du pays. Les forces de sécurité ont ainsi repéré un convoi armé composé de six pick-up lourdement équipés de mitrailleuses, circulant dans le secteur d’Inelou, à environ 80 kilomètres au nord de Razelma. Un autre refuge terroriste a été identifié dans la région de Lerneb, située à 50 kilomètres au nord-ouest de Tombouctou.
Les frappes aériennes ont visé un camp de transit terroriste à Lougmeiza, à 109 kilomètres au nord-ouest de Léré, marquant une nouvelle étape dans la stratégie de pression militaire exercée par Bamako contre les groupes terroristes.
Un bilan significatif
D’après les premières évaluations de l’armée, cette opération a permis :
- La neutralisation de 11 terroristes ;
- L’évacuation en urgence de plusieurs blessés vers l’ouest ;
- La destruction de trois pick-up, réduisant ainsi les capacités logistiques des groupes armés.
Mais au-delà des chiffres, cette offensive symbolise une volonté claire des autorités maliennes de prendre l’initiative sur le terrain, alors que la menace jihadiste demeure omniprésente dans la région sahélienne.
Une guerre d’usure aux multiples fronts
Cette opération militaire intervient alors que le Mali, engagé dans une refonte stratégique de sa défense nationale, cherche à étendre son contrôle sur des territoires historiquement marqués par l’instabilité. La zone ciblée est connue pour être un point d’appui et de projection des groupes terroristes vers l’Ouest, le Centre et le Sud du pays.
Depuis la fin de la coopération militaire avec la France et la réorientation vers de nouveaux partenaires stratégiques, notamment la Russie, les FAMA adoptent une approche plus offensive. La pression s’intensifie également sur les États voisins, notamment le Niger et le Burkina Faso, alliés du Mali au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui mènent des opérations similaires sur leurs territoires respectifs.
Vers une intensification des combats ?
L’État-Major Général des Armées a tenu à mettre en garde les complices et les soutiens des groupes terroristes, insistant sur une surveillance accrue des corridors de transit terroristes. Ce message s’adresse aussi aux sponsors présumés de ces factions, accusés par Bamako d’alimenter la déstabilisation du pays.
Cette montée en puissance des opérations militaires laisse présager une intensification des combats dans les mois à venir. Alors que l’armée malienne resserre leur étau sur les groupes terroristes, ces derniers pourraient adopter des stratégies d’adaptation, multipliant les attaques asymétriques et les infiltrations.
Une chose est sûre. Le Mali, résolument engagé dans la reconquête de son intégrité territoriale, entend bien montrer que, sur son sol, la guerre ne se joue plus seulement en défense, mais aussi en attaque.
La rédaction
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