Suite à la publication d’un décret, vendredi 18 décembre 2020 par le gouvernement de la transition, les faitières de la presse nationale ont organisé, dimanche 20 décembre 2020 à la maison de la presse, une conférence de presse pour dénoncer ces mesures « liberticides. »
« [NDLR] Les autorités administratives compétentes sont habilitées à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature, des réseaux sociaux, ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales. » Voilà la goutte d’eau qui a fait déborder la vase. Ce décret pris par le gouvernement, le 18 décembre 2020, dans le cadre de la prévention de la deuxième vague du covid-19 est jugé « liberticide » par la presse malienne. Les organisations faitières de la presse nationale dénoncent toute atteinte à la liberté d’expression.
« Nous resterons vigilants et mobilisés »
« En quoi la lutte contre la maladie à coronavirus peut donner droit au contrôle de contenus médiatiques ? », se demande Bandjougou Danté, président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL). Il fait savoir le combat que mène la presse dans la lutte contre cette deuxième vague du covid-19.
Le président de l’URTEL prévient toutefois les autorités de la transition : « Nous resterons vigilants et mobilisés face à toute tentative de confiscation de la démocratie et de la violation des libertés acquises de dures luttes ».
Notons que d’autres organisations nationales ont dit non à ces mesures « draconiennes » contre la presse malienne. Au cours de cette conférence de presse, les faitières de la presse malienne ont prévu d’organiser une journée de manifestation dans les prochains jours afin d’exiger le renforcement de la liberté de la presse au Mali. « Nous voulons dépénaliser les délits de presse. Nous voulons avoir une nouvelle loi pour avoir l’accès à l’information. Pour que chaque journaliste puisse accéder à toute l’information utile, à la manifestation de la vérité », a laissé entendre Dramane Aliou Koné, président de la Maison de la Presse.
Sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), Aguibou Bouaré, président de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), demande à redoubler de vigilance face à ces mesures du gouvernement.
Le gouvernement précise
Après cette conférence des faitières de la presse malienne, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a précisé que son objectif n’est point de remettre en cause les libertés publiques. « L’instruction relative à l’état d’urgence ne vise nullement à remettre en cause quelque liberté que ce soit ; elle n’a pas vocation à prescrire des mesures nouvelles et ne fait que rappeler les dispositions de lois et règlements », précise le gouvernement dans un communiqué, dimanche 20 décembre 2020.
Bakary Fomba, stagiaire
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