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Mali : de quoi EDM-SA est-elle le nom ?

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Bien que traversé par deux grands cours d’eau : le Niger et le Sénégal, ensoleillé durant une large période de l’année, le Mali peine toujours à assurer aux citoyens une fourniture d’électricité de qualité. Les coupures intempestives, l’instabilité de la tension, sont des caractéristiques du réseau électrique de ce pays. Le paradoxe, c’est qu’il faut juste attendre la saison chaude pour s’en rendre compte. Mais de quoi EDM-SA est-elle le nom ?

Que faut-il attendre d’autre d’un système fondé sur la mauvaise gouvernance ? Ce fléau, comme un virus, a la capacité de se répandre aussi rapidement sur tous les secteurs avec lesquels il entre en contact. Pour mieux atteindre ses objectifs, ce système encourage l’impunité. Du coup la corruption est érigée en norme absolue dans le pays. C’est pourquoi dans la quasi-totalité des secteurs d’activités au Mali, une véritable scène de corruption a pris place. Elle compromet toute perspective de développement du pays.

Cette situation n’épargne point la société Énergie du Mali, connue par les citoyens par la « piètre qualité » de ses services électrique. Le délestage permanent, l’instabilité de la tension, caractérisent bien le réseau électrique du Mali. Mais comment faut-il comprendre cet état de fait dans un pays comme le Mali ?

Mauvaise gestion   

Le dernier rapport du Vérificateur général sur cette société donne une idée sur la gestion au sein de la société énergie du Mali. « [ndlr] entre 2017 et 2018, le montant cumulé des impayés est passé de 30 656 759 243 FCFA au 31 décembre 2017 à 52 531 240 958 FCFA au 31 décembre 2018 soit une augmentation de 71 % en une année », indique le vérificateur général dans son rapport. A cela s’ajoutent les impayés d’éclairage public, de ceux dus par la SOMAGEP-SA, l’Administration, le personnel EDM-SA, le personnel de la SOMAGEP et les créances irrécouvrables des sociétés liquidées. Que faut-il donc attendre d’une telle société qui fpubliqueait une telle gestion « lamentable » de l’électricité au grand dam des paisibles citoyens ? Tout sauf la qualité des services rendus.

Au cours du lancement des actions de lutte contre la fraude dans l’électricité au Mali, le 9 février 2021, le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré a révélé que « la fraude développée autour de EDM SA fait une perte d’environ 7 milliards de FCFA ».

Selon le Vérificateur général, ces difficultés relèvent d’un « manque de suivi fiable des impayés et par une mauvaise organisation en ce qui concerne la documentation de ces impayés ». Une situation qui n’est pas sans conséquence sur les « performances commerciales » ainsi que la trésorerie de la société.

Le solaire et l’hydroélectricité voués au second plan

Au lieu de faire recours à une source électrique moins chère pour combler ces déficits dus à la mauvaise gestion, la société opte plutôt pour une source plus chère. L’énergie thermique est fortement utilisée au détriment de l’hydroélectricité et du solaire. L’énergie thermique représente 66 % des énergies produites par l’EDM-SA, contre près de 34 % pour l’hydroélectricité. Pourtant, le KWH de source thermique est environ 4 fois plus cher que celui de source hydroélectrique. Son utilisation augmente également les dépenses en carburant.

En raison de toutes les difficultés avec lesquelles l’EDM-SA fournit de l’électricité à ses clients, on n’a pas besoin d’être un prophète pour savoir que cette société n’est pas sur la voie d’atteindre l’objectif 3.5.2 du Cadre stratégique pour la Relance économique et le Développement durable (CREDD 2019-2023) pour une production énergétique de qualité, de quantité et de moindre coût.

Il serait difficile de réussir à résoudre le déficit dans le domaine de l’électricité au Mali sans une véritable mise en œuvre des projets d’énergie renouvelable. Dans ce pays, l’utilisation de l’énergie solaire représente moins de 1 % de la production de l’EDM-SA. Quel paradoxe ! Le délestage a lieu généralement pendant les périodes de forte chaleur. La société énergie du Mali n’est donc que le symbole de la défaillance d’un système de gouvernance.

Fousseni Togola

Source : maliweb.net


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