Le Mali renoue avec les institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale et le FMI, illustrant un revirement dans les relations économiques globales. Cette entente signale un retour de confiance sous le même régime militaire qui avait été précédemment critiqué pour son isolement.
Après des années de mise à l’écart économique par la communauté internationale, voilà que les institutions financières internationales commencent à faire les yeux doux au Mali. Sous le même régime militaire autrefois critiqué, les institutions qui avaient tourné le dos au pays reviennent, prêtes à renouer les liens. Les mêmes voix qui proclamaient l’isolement du Mali sont désormais celles qui reviennent, courbant l’échine, respectant ainsi les principes clés qui guident l’action publique en République du Mali : le respect de la souveraineté nationale, le respect des choix stratégiques et du choix des partenaires opérés par le Mali et la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises.
Engagement continu envers la stabilisation des régions du sahel
Dans le cadre du renforcement des relations entre le Mali et les institutions de Bretton Woods, notamment la Banque mondiale, des avancées significatives ont été notées. Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a conduit une délégation malienne à Washington en avril 2024 pour des discussions cruciales. Ces discussions ont porté sur les défis économiques et sociaux auxquels le Mali fait face et sur les réformes envisagées pour y répondre. « Cette mission a été une opportunité pour renforcer notre coopération avec la Banque mondiale, et nous avons pu aligner nos perspectives avec les orientations de notre gouvernement en matière de politique économique, » a déclaré le ministre Sanou.
La Banque mondiale a réaffirmé son engagement envers le Mali, en soulignant son rôle de premier partenaire multilatéral du pays. « Nous avons discuté de divers projets, notamment l’amélioration de l’infrastructure énergétique et l’appui à l’agriculture, qui restent des priorités pour notre gouvernement, » a ajouté le ministre. Un accord a été trouvé pour un financement supplémentaire destiné à la construction d’écoles et à l’amélioration de la fourniture d’énergie, avec une allocation immédiate de soixante-millions de dollars.
Parallèlement, les discussions avec le FMI ont abouti à un accord sur une Facilité de Crédit rapide de 90 à 100 millions de dollars, destinée à aider le Mali à couvrir les dépenses nécessaires pour restaurer l’État dans les régions du Centre et du Nord. « Ce financement d’urgence soulignera notre engagement continu envers la stabilisation de ces régions, tout en assurant la sécurité alimentaire et l’accès aux services de base pour nos citoyens, » explique le ministre.
Les fondements d’une collaboration internationale réussie
L’ironie de cette volte-face des institutions financières n’échappe à personne. Le Mali, qui était devenu subitement infréquentable, est maintenant perçu comme un partenaire valable, sous la même direction militaire. C’est une validation de la posture du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, qui a toujours affirmé que le développement interne attire naturellement les partenaires.
Ce retour des institutions telles que la Banque mondiale et le FMI, probablement suivi par d’autres, confirme une vérité inévitable : lorsqu’un pays progresse, les partenaires internationaux sont ceux qui se doivent d’initier le rapprochement, et non l’inverse. Ces développements sont un testament de la résilience du Mali et de son aptitude à naviguer dans les eaux souvent turbulentes de la politique et de l’économie internationales, tout en maintenant ses principes de souveraineté et d’indépendance stratégique.
La réalité est que le pragmatisme économique prime souvent sur les principes politiques dans les relations internationales. Le Mali a su montrer que, malgré les crises, il est un acteur incontournable qui mérite respect et coopération, surtout de la part de ceux qui avaient prédit son isolement. La conviction du Mali en ses propres capacités et sa détermination à maintenir son intégrité souveraine lui ont permis de redéfinir ses relations avec le monde, prouvant ainsi que le respect mutuel et l’intérêt partagé sont les véritables fondements d’une collaboration internationale réussie.
Oumarou Fomba
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