En 2024, la production de lithium en Afrique est prévue pour tripler, passant de 4% à 10% de la production mondiale, selon les estimations de Benchmark Mineral Intelligence. Cette hausse notable, principalement due aux investissements chinois au Zimbabwe et au Mali, positionne le continent comme un acteur clé dans l’approvisionnement global de ce métal essentiel aux technologies vertes.
La scène économique africaine s’apprête à connaître une transformation majeure grâce à l’exploitation du lithium, un métal crucial dans la production des batteries pour véhicules électriques. Selon les récentes analyses de Benchmark Mineral Intelligence, la production minière de lithium en Afrique est en voie de tripler en 2024, passant de 4 % à 10 % de la production mondiale. Cette progression spectaculaire est non seulement la plus significative à l’échelle globale pour l’année, mais elle positionne également le continent comme un acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de ce précieux métal.
Diversification des investissements dans le secteur
L’intérêt croissant pour le lithium africain s’explique principalement par les investissements massifs de la Chine dans les secteurs miniers du continent, notamment au Zimbabwe et au Mali. Ces deux pays deviennent des points névralgiques de la production, avec le Zimbabwe au premier plan grâce à plus d’un milliard de dollars investis par des entreprises chinoises entre 2021 et 2023. Les prévisions indiquent que la majorité de l’augmentation de la production proviendra de ces investissements, soulignant l’influence chinoise dominante dans l’exploitation du lithium africain.
La production mondiale de lithium, selon UBS, devrait connaître une augmentation de 40 % en 2024, avec l’Afrique jouant un rôle crucial dans cette croissance. Cependant, cette dépendance vis-à-vis des investissements chinois soulève des questions importantes sur la souveraineté économique et les bénéfices réels pour les pays africains. Plus de 90 % de l’approvisionnement prévu en lithium en Afrique pour cette décennie proviendrait de projets détenus en partie par des entités chinoises, ce qui pose le problème de la rétention de valeur au sein des économies locales.
À côté de ces géants chinois, des compagnies australiennes et américaines, comme Atlantic Lithium et Piedmont Lithium, commencent également à marquer leur présence. Le projet Ewoyaa au Ghana, développé par Atlantic Lithium et cofinancé par Piedmont Lithium, représente la première mine de lithium du pays et incarne une diversification bienvenue des investissements dans le secteur. Cette diversité pourrait contribuer à une meilleure négociation des termes de commerce et d’exploitation des ressources naturelles africaines.
Elaborer des stratégies pour maximiser les retombées économiques
Néanmoins, le contexte global du marché du lithium est marqué par une volatilité significative des prix, qui ont chuté ces derniers mois. Bien que cette baisse n’ait pas encore impacté directement les projets en cours en Afrique, selon un rapport d’Ecofin Pro, il est crucial que les pays producteurs de lithium élaborent des stratégies pour maximiser les retombées économiques. Historiquement, ces pays n’ont pas pleinement profité des hausses précédentes des prix du lithium, ce qui les oblige à être plus vigilants et proactifs pour tirer avantage de cette nouvelle ruée vers le lithium.
L’avenir du lithium en Afrique représente donc une opportunité majeure mais également un défi. Le continent doit naviguer entre les investissements étrangers et la nécessité de développer une industrie durable qui bénéficie véritablement à ses populations. Avec les bonnes politiques et une gestion avisée, l’Afrique pourrait non seulement profiter économiquement de ses ressources naturelles mais aussi établir une nouvelle dynamique dans le marché mondial du lithium, favorisant ainsi le développement de technologies vertes et contribuant à une économie mondiale plus durable.
La transformation en cours dans le secteur minier africain du lithium est donc plus qu’une simple augmentation de capacité; elle est le symbole d’une Afrique qui peut jouer un rôle déterminant dans l’économie mondiale du XXIe siècle, à condition de mettre en place les structures nécessaires pour assurer une croissance inclusive et durable.
Chiencoro Diarra
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