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Législatives : l’ouverture de la campagne électorale n’a pas gommé les incertitudes

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L’ouverture de la campagne électorale, pour les législatives, est effective depuis ce dimanche 8 mars 2020. La compétition sera rude autour des 147 sièges en jeu.

C’est parti, depuis ce matin à minuit, pour la campagne électorale. Au total, plus de 550 listes de candidatures sont en compétition pour les 147 sièges au sein de l’Assemblée nationale du Mali. Ils sont 7 663 464 électeurs inscrits sur la liste pour 469 centres de vote et 22 147 bureaux.

Malgré l’ouverture de la campagne électorale, l’incertitude, quant à la tenue de ce scrutin, semble avoir gagné plus le terrain.

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En effet, les enjeux semblent nombreux. Ils sont d’ordre sécuritaire et organisationnel.

Enjeux sécuritaires

Sur le plan sécuritaire, rares sont les candidats qui réussiront à battre campagne dans le centre du pays en raison de la crise sécuritaire qui a fait fuir un bon nombre d’électeurs. Dans ce contexte, difficile non seulement à tenir les campagnes, mais aussi à acheminer les matériels électoraux.

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Kacou Assoukpé, directeur de la division des affaires électorales de la mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), a invité les autorités maliennes, lors d’un point de presse le jeudi 5 mars 2020, à asseoir plus de sécurité pour la bonne tenue de ce scrutin. « Il faut que le Gouvernement avec l’appui des Forces internationales puisse rassurer les électeurs au plan sécuritaire », a-t-il indiqué.

Quand est-ce qu’il faut agir pour asseoir plus de sécurité ? Les autorités maliennes seront-elles en mesure de sécuriser le déplacement de tous les candidats dans ces zones ? Même si elles réussissaient à le faire, réussiront-elles à convaincre les populations déplacées à retourner rejoindre leur centre de vote ?Autant de questions dont les réponses nous échappent. Mais des questions qui méritent d’être analysées à la loupe.

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Problématique du fichier électoral

Malheureusement, ce n’est pas seulement le volet sécuritaire qui constitue le seul problème. Il existerait un problème de fichier électoral. Selon le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) du chef de file de l’opposition malienne, ce fichier contiendrait les noms de 400 000 personnes décédées. Outre cela, ce fichier comporterait une « absence de plusieurs autres centaines de milliers de nouveaux majeurs. »

Pourtant, le directeur de la division des affaires électorales de la MINUSMA laissait comprendre lors de son point de presse que « Ces élections portent sur un fichier électoral mis à jour en octobre-décembre dernier. Il a été audité par la CENI, les partis majoritaires et d’opposition et des experts internationaux ».

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Cet imbroglio autour du fichier électoral donne à craindre de l’atmosphère de l’après-présidentielle de 2018. Le même problème de fichier électoral s’était posé et a finalement conduit à des dénonciations de tripatouillages de résultats.  

Un contexte difficile

C’est sur ces plaies béantes que s’est ouverte la campagne électorale pour les législatives du 29 mars et du 19 avril 2020. Ces problèmes, s’ils ne sont pas résolus à temps, risquent d’entacher les résultats de ce scrutin. Pire, ils pourraient être de potentielles sources de déstabilisation sociale.

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Certes, la tenue de ce scrutin fait partie des résolutions du Dialogue national inclusif et constitue une condition sine qua non pour la réalisation des réformes politiques et institutionnelles et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Mais il ne faudrait pas perdre de vue la stabilité nationale qui est l’intérêt collectif. Vu le contexte actuel du pays, aucune autre situation désastreuse ne nous favorise.

T.P


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