En plus des magistrats, le M5-RFP réagit au communiqué du 19 juillet 2020 de la mission de médiation de la CEDEAO. Le M5 rappelle à la CEDEAO que la crise que traverse le Mali n’est pas qu’une crise électorale mais de mal gouvernance. Ce mouvement dit constater une « tentative délibérée de l’isoler et de le marginaliser ».
Lisez le communiqué !
« Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) regrette que la Mission de médiation de la CEDEAO sur la résolution de la crise socio-politique continue de croire que la crise malienne se résume au seul contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif, et non à un problème plus global de gouvernance dont la mauvaise organisation des dernières élections n’est qu’une des multiples manifestations.
Le Comité Stratégique du M5-RFP réaffirme que le combat du mouvement est de sauver le Mali menacé de disparition en tant que Nation, Démocratie et République. Et, Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta qui porte l’entière responsabilité de cette sinistre perspective pour notre Pays, doit, par conséquent, démissionner avec son régime.
Sur ce point, le Communiqué de la Médiation reste muet et laisse sans réponses les attentes et aspirations profondes du Peuple malien.
Au demeurant, le M5-RFP constate qu’il y a une tentative délibérée de l’isoler et de le marginaliser, en ce que le Communiqué du 19 juillet 2020 de la Mission insinue qu’excepté le M5-RFP, toutes les délégations rencontrées auraient adhéré aux propositions de sortie de crise de la Médiation.
Que la Mission de CEDEAO soit en accord avec les soutiens traditionnels du régime en place, cela va de soi. Mais, il reste constant que plusieurs parties prenantes, qui se sont publiquement exprimées, ont apporté un démenti formel à leur acceptation supposée des mesures proposées par la Mission.
En ramenant ainsi le règlement de la crise malienne à des questions purement électorales et à l’entrée du M5-RFP dans un gouvernement dit « d’union nationale », la Médiation de la CEDEAO méconnaît gravement les objectifs de refondation de l’Etat du Mali nourris par les Maliennes et les Maliens à travers ce vaste mouvement populaire.
Par ailleurs, les arrangements institutionnels proposés par la Mission de la CEDEAO constituent un modèle typique de violations de la Constitution du Mali, alors que le M5-RFP, lors des différents échanges, s’est inscrit dans le respect des dispositions constitutionnelles du Mali, des protocoles et engagements communautaires.
C’est ainsi que la Cour constitutionnelle, irrégulièrement reconstituée par six (6) membres au lieu de neuf (9) telle que proposée par la Médiation, serait appelée à reformer des arrêts insusceptibles de recours, oubliant que la même illégalité frappant le second tour avait déjà compromis les chances d’autres candidats dès le premier tour. La fraude corrompant tout, on ne pourrait légalement faire droit aux prétentions des seuls candidats du second tour des législatives, en ignorant que les mêmes conséquences devraient être tirées pour les cas de contestations du premier tour. En conséquence, la seule solution juridiquement soutenable et politiquement juste reste et demeure la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale.
Du reste, les conséquences catastrophiques de la mauvaise gouvernance de M. Ibrahim Boubacar Keita, responsable de détournements massifs documentés des fonds alloués à la reconstruction des forces de défense et de sécurité, de violations récurrentes de la Constitution : violation du serment de l’article 37 de la Constitution, violation du principe de séparation des pouvoirs, instrumentalisation et délégitimation des institutions de la République, atteintes à l’intégrité territoriale et perte de souveraineté sur des pans entiers du territoire national, confiscation des principes républicains garantissant l’alternance démocratique, etc.
Le M5-RFP réaffirme comme un préalable l’exigence d’actions judiciaires contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestants à mains nues par les Forces spéciales antiterroristes (FORSAT) dans les rues, domiciles et lieux de culte. Le M5-RFP réitère aussi sa demande de libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition.
Le M5-RFP appelle le Peuple malien à demeurer mobilisé et déterminé pour la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour un Mali démocratique, républicain et laïc, et pour le bonheur des Maliens.
Bamako, le 20 Juillet 2020
Pour le M5-RFP
Choguel K. MAIGA »
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