Le mariage, institution sociale ou religieuse, demeure l’idéal dans toute vie amoureuse. Cependant, il n’est pas toujours facile, d’où la consigne « le mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire ». Les divorces au Mali, de nos jours, se font facilement. Ce pour plusieurs raisons que le blogueur Sagaïdou BILAL évoque dans ce billet. Son intention, dit-il, n’est nullement d’accuser qui que ce soit. Mais de partager avec les lecteurs des témoignages et des opinions sur des cas de divorce qui pourraient leur servir d’expérience.
Dans une étude sur la problématique du divorce au Mali, réalisée en 2012 par le Projet de Renforcement des Capacités des Organisations Féminines du Mali (RECOFEM), il ressort qu’« au Mali, le nombre de personnes divorcées est passé de 852 à 1 128 en 2010, soit une augmentation de 24, 46 % ». Toute tendance qui donne à penser profondément sur ce phénomène. Surtout quand l’on sait que cette étude ne s’est pas tenue sur toute l’étendue du territoire national et qu’il est difficile d’avoir d’autres statistiques de la même trempe à ce jour.
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Le divorce est un véritable problème dans notre société actuelle qu’il ne le fut autrefois. Plusieurs facteurs, notamment socio-économiques, peuvent l’expliquer. Mais je ne traiterai que quelques-uns dans les lignes qui suivent.
Surmonter les pressions externes
Quand le mariage se célèbre, l’un des défis auxquels le couple est appelé à faire face aussitôt, c’est les pressions venues d’ailleurs. La célébration peut ne pas être du même goût chez tous y compris dans sa propre famille. Certains sont prêts à tout pour porter un coup dur au foyer. C’est le cas de cette dame, Bintou, mère de deux enfants. Elle vit son deuxième mariage. « Tout s’est passé comme on le souhaitait jusqu’à ce que son [le mari de Bintou ndlr] père, sur manipulation de ma belle-sœur aînée, lui signifie de divorcer avec moi.»
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Pour l’amour qu’elle garde pour son mari, elle ne baisse pas la garde pourtant. Mais en fin de compte, elle perd le combat. «J’ai tout fait pour supporter les caprices de cette dernière dans l’espoir qu’elle allait changer. Mais, elle ne pensait trouver la paix qu’après que son frère se débarrasse de moi. C’est ainsi qu’elle a su mettre de son côté le vieux. Après avoir mis en exécution plusieurs options sans succès, elle décida de passer à une autre : un jeune homme à ma chasse pour se constituer une preuve de fornication à mon encontre. J’ai su faire barrière à l’homme, sans que je sache au départ que c’était son œuvre. Mais mon mari l’a finalement crue. Voilà comment j’ai été divorcée », a-t-elle souligné.
L’on pourra conclure que le couple n’a pas su faire face aux pressions extérieures quoique l’amour ne semblait pas leur faire défaut. Et c’est permanent chez nous surtout quand l’on sait que le fils doit suivre les décisions des parents. Donc, il faut être suffisamment préparé pour prévenir ces genres de cas même s’il s’agit des parents.
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Sans Communication, rien à espérer
Outre cela, certains divorces ont lieu à cause du manque de communication. Un élément pourtant essentiel dans le mariage comme dans toute relation humaine. « Sans cela, l’incompréhension et la mésentente risquent de s’emparer du foyer et conduire éventuellement au divorce », m’explique Hawa, une grand-mère. Or, nombreux sont ces couples qui vivent en chien de faïence à tel point que l’on n’a pas souvent envie de leur rendre visite. Par conséquent, ils font peur au jeune célibataire de s’engager dans des relations de couple. Par contre, ceux donnant l’air d’être en parfaite complicité sont enviés par plus d’une personne et cela ne peut laisser que du bonheur dans le foyer et ailleurs.
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Le mariage n’est pas que faire des enfants
Il y a aussi la question de l’infécondité qui est d’ailleurs connue de tous. Là également, la communication demeure d’une grande importance. De celle-ci, le problème peut être diagnostiqué pour donner lieu à un éventuel traitement ou solution aux différends. Sinon, on continuera toujours à s’accuser mutuellement et finir par se donner au revoir un jour à cause de ce phénomène.
« Bien que le problème puisse venir de l’homme, on a tendance à croire que l’infécondité est toujours liée à la femme. En ce qui concerne les hommes, la question d’enfant pousse certains à demander le divorce ou s’adonner à la polygamie, alors que le mariage ne se résume pas au seul fait d’avoir des enfants », poursuit Hawa.
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Quand on porte un regard sur notre société, qui est fondamentalement patriarcale, on dira que ses propos ne sont nullement vides de sens.
Toutefois, ce n’est pas le cas partout. L’exemple de ce couple qu’un ami m’a présenté tout récemment nous démontre le contraire. Dix ans de mariage et aucun enfant à ce jour. Néanmoins, ils vivent bien ensemble en parfaite symbiose afin de trouver une solution à leur problème.
J’ai eu des échanges avec le mari. Celui-ci m’a révélé que c’est suite à la persistance de sa femme qu’ils se sont faits examinés par un médecin. Après que le problème a été situé — incompatibilité — dit-il, ils suivent tous les deux des traitements devant prendre fin bientôt.
Trop accro au sexe
Si l’absence de sexe peut conduire au divorce, il convient d’admettre également que trop accro au sexe tue aussi le mariage. C’est ce que nous prouve le divorce de cette fille qui vit actuellement auprès de ses parents. D’après les explications de sa grande sœur, elle s’est divorcé parce que son mari est trop accro au sexe. « Elle reproche à son homme d’avoir un goût démesuré pour le sexe. Toujours du sexe et rien que le sexe. Donc elle a décidé de le quitter. Pour ma part, je ne dirais pas que c’est faux vu qu’avant elle, l’homme a effectué deux mariages. Mais qui se sont tous soldés par un divorce à cause des mêmes raisons », m’a-t-elle expliqué.
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Je crois qu’il n’y a pas de mariage parfait tout comme il n’y a pas d’humain parfait. Il y a juste des sacrifices à faire de part et d’autre. C’est compliqué, surtout dans une société qui accuse généralement toujours la femme. Je crois qu’il faut de l’investissement continuel dans le couple. Cela pour donner vie au foyer et d’éviter que d’autres problèmes ne surgissent. Sans quoi, c’est le divorce qui risque de frapper à la porte. Nos jeunes couples notamment ceux issus du mercato — spécial ramadan —, doivent en être conscients.
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