Tenue en session extraordinaire, le 16 septembre, à Accra au Ghana, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a examiné et statuer sur la crise politique en Guinée et l’évolution de la transition au Mali.
Dans un communiqué rendu public hier soir, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a réaffirmé « sa ferme condamnation du coup d’État » perpétré contre Alpha Condé en Guinée. Elle exige sa « libération immédiate et sans condition ». Sans quoi « elle tient les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement CNRD pour responsable individuellement et collectivement de [son ndlr] intégrité ».
Six mois pour organiser des élections
La Conférence a aussi décidé de maintenir « la suspension de la Guinée de toutes les instances de la CEDEAO jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel ». Elle donne six mois au CNRD pour organiser des élections présidentielles et législatives. La conférence a également décidé « la mise en œuvre des sanctions ciblées conformément au protocole de la CEDEAO ». Ce qui implique une interdiction pour les membres du CNRD et des membres de leurs familles de voyager et le gel de leurs avoirs financiers.
Toujours au sujet de la crise politique en Guinée, la conférence a demandé l’appui des partenaires multilatéraux et bilatéraux, comme l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies, pour la mise en œuvre des sanctions ciblées. Et aussi à ce que les putschistes ne puissent pas se présenter aux élections présidentielles. Toutefois, l’Organisation ouest-africaine affirme son soutien « dans la résolution rapide de la crise et la préparation des élections ». Elle appelle d’ailleurs les partenaires à faire de même.
Soumettre un chronogramme électoral
Outre le cas de la Guinée, la Conférence s’est également penchée sur l’évolution de la transition malienne, dont elle se dit préoccupée de la lenteur constatée dans l’organisation des élections dans le temps imparti. « La conférence réitère sa demande pour un respect strict du calendrier de la transition devant conduire à la tenue effective des élections dans le délai non négociable de février 2022 », peut-on lire dans le communiqué. À cet effet, la Conférence demande aux autorités de la transition de « soumettre au plus tard à la fin du mois d’octobre 2021, le chronogramme devant conduire aux étapes essentielles pour les élections de février 2022. »
Pour la Conférence, « seules les réformes nécessaires pour la tenue des élections à la date indiquée devraient être mises en œuvre » par les autorités de la transition du Mali. Tout comme pour la Guinée, « la Conférence décide de sanctions ciblées contre tous ceux dont les actions impactent négativement sur le calendrier de la transition tel qu’arrêté » au Mali.
Condamnations
S’agissant des arrestations et incarcérations des hommes politiques et anciens dignitaires par la justice malienne ces derniers temps, le communiqué indique que la Conférence les condamne fermement et demande un traitement juridique conformément à l’état de droit et au respect des droits de l’homme.
Aussi, faut-il le souligner, la Cédéao dénonce « la volonté des autorités de la transition d’engager » des mercenaires russes du groupe Wagner. Car, elle se dit « préoccupée par les conséquences certaines [que cela va avoir ndlr] sur la détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans l’ensemble de la région ».
Au Mali comme en Guinée, le Président en exercice de la Cédéao, Nana Akufo Addo, est attendu dans les prochains jours. Cela pour notifier en personne ces décisions de la Conférence aux autorités des deux pays. Préoccupée par la recrudescence des coups d’État, « la Conférence instruit le Président de la Commission à initier le processus de réexamen du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance ».
Sagaïdou Bilal
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