Dans le cadre de l’opération Barkhane, la France entend réduire le nombre de l’effectif de ses troupes présentes au Sahel. Cette déclaration a été faite, lundi, par la ministre des Armées françaises, Florence Parly, dans un entretien accordé au journal le Parisien.
« Un renfort, par définition, c’est temporaire », déclare la ministre des Armées françaises dans un entretien accordé à nos confrères du journal Le Parisien.
Au cours de cet entretien, Mme Parly n’a pas manqué à faire le bilan des soldats français tombés dans le Sahel de 2013 à nos jours. Au total, 50 soldats français ont été tués dans des attaques au Sahel durant la période en revue, y compris les cinq soldats récemment tués dans deux attaques djihadistes au Mali, les 28 décembre 2020 et 2 janvier 2021, a-t-elle expliqué.
Ces soldats ne sont pas morts pour rien. Selon Mme Parly, le combat que mène la France dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes apporte des résultats positifs. « Au cours de l’année 2020, nous avons remporté des succès militaires importants, à la fois en neutralisant plusieurs hauts responsables de ces groupes terroristes et en attaquant leurs chaînes logistiques pour les désorganiser », souligne la ministre des Armées françaises.
Toutefois, la France pourrait réduire les effectifs de ses troupes présentes au sahel malgré des « succès militaires importants » enregistrés en 2020.
« On a l’impression de revenir à la situation de 2012 »
Le prochain sommet conjoint de la France et des pays du G5 Sahel prévu pour février 2021 à N’Djamena devra permettre à la France et à ses pays de prendre une décision finale en ce qui concerne cette réduction des effectifs de Barkhane au sahel. Néanmoins, d’ores et déjà, dans les coulisses de l’Élysée, le sujet fait débat. « De sources concordantes, l’Élysée voudrait réduire encore plus les effectifs de Barkhane d’ici à l’élection présidentielle de 2022. Une question lancinante à l’heure où les armées alertent sur la nécessité de se préparer à d’autres conflits plus durs sur la scène mondiale, et alors que certaines voix au sein de la classe politique mettent en doute la pertinence de cet engagement long et coûteux, qui peine à être suivi d’effets politiques sur le terrain », rapporte la chaîne de télévision française, TV5 Monde.
Selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), « plus on aide le Mali, plus il s’enfonce. On a l’impression de revenir à la situation de 2012 puisque l’armée a repris le pouvoir, le pays reste coupé en deux et l’État n’est toujours pas présent au nord », rapportent nos confrères de TV5 Monde. Puisque c’est ainsi, le Mali devrait-il, comme ce fut le cas en 2012, appeler la France au secours ?
Bakary Fomba
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