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La CVJR, l’espoir d’une paix durable au Mali

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Le retour de la paix, de la réconciliation et de la cohésion sociale au Mali nécessite que les victimes de violences soient écoutées. La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) est l’organe chargé de ce travail au Mali. Il est l’espoir d’une paix durable.

« Le refus de s’informer sur le passé et même très récent, la tentation de s’enfermer dans ses certitudes sur les responsabilités des uns et des autres dans les crimes du passé et du présent, sont des obstacles redoutables à la reconquête de la paix et de la cohésion sociale », déclare Gilles Yabi, fondateur du Think-tank Wathi, sur Radio France internationale (RFI), le 9 janvier 2021. Les témoignages des citoyens qui ont subi des actes de tortures, d’exactions, d’exécutions sommaires sont assez importants. Ils sont un véritable vecteur de sensibilisation sur le respect des droits de l’homme et ils permettent de comprendre aussi l’impact psychologique de ces actes.  

« Instauration d’une paix durable »

Pour réussir ce chantier, il convient de faire comprendre le rôle de la Commission Vérité-Justice-Réconciliation, explique M. Yabi. « Le travail de cette Commission, si elle est davantage mise en lumière, peut contribuer à briser l’enclouage de l’ignorance, de la mauvaise foi et de la violence », a-t-il précisé. Cette Commission a été créée en 2014 en vue de « contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques ».

À l’occasion de l’ouverture de la deuxième audience publique de la CVJR, le 5 décembre 2020, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le rôle de cette Commission a été largement expliqué. « [ndlr] les audiences publiques de la CVJR sont une opportunité unique pour les citoyens d’apprendre des expériences des victimes, témoins et survivants de violence de masse, et une occasion pour les victimes d’être reconnues dans leur dignité et soutenue dans leur processus de guérison ». Ce n’est pas tout, la place de cette Commission va encore au-delà. Ces Audiences publiques « contribuent directement à la réconciliation nationale en montrant publiquement la diversité des souffrances et le fait que chacun a été affecté, à diverses périodes, et par-delà les différences politiques, idéologiques, ethniques, ou religieuses ».

Selon le directeur général de l’Avocat sans frontières Canada (ASFC), Me Pascal Paradis, « le travail et la présence de la CVJR auprès des personnes et des groupes en situation de vulnérabilité, en particulier les femmes et les filles, ont une valeur inestimable pour la construction d’un Mali juste, inclusif, uni et réconcilié ».

« Soutenir davantage son travail »

Malgré son importance avérée, cette Commission reste confrontée à de nombreuses difficultés, déplore Gilles Yabi. De 2012 à nos jours, plusieurs régions du Mali continuent d’être la proie à des conflits persistants. L’instabilité politique au Mali, les contraintes liées à la disponibilité des ressources humaines et financières dans le pays ont eu des impacts considérables sur les travaux de la commission, explique M. Yabi. Selon lui, c’est ce qui explique également le retard observé dans l’ouverture des bureaux de la Commission au niveau régional comme Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou ou Kidal.

Bien qu’elle soit confrontée à des difficultés, la CVJR poursuit son combat avec abnégation. Sa deuxième audience publique s’est tenue le 5 décembre 2020. Une occasion que la Commission a saisie pour « faire témoigner des victimes sur les violations graves de droit de l’Homme commises au Mali de 1960 à nos jours. » Au total, « 12 victimes et 1 témoin clé ont témoigné durant cette deuxième audience ». Selon M. Yabi, la Commission a recueilli au total, dix-huit mille sept cents (18 700) témoignages sur toute l’étendue du territoire malien.

Vue toute l’importance avérée de la CVJR, l’ASFC demande à l’État malien et à la communauté internationale de « reconnaître à nouveau le rôle fondamental de la Commission et à s’engager à soutenir davantage son travail ». Parce que c’est un espoir de paix durable au Mali.

Bakary Fomba


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