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Justice : l’homme à la langue d’Ésope

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Cette analyse nihiliste de Mikailou Cissé, jeune philosophe en formation, est une série de trois articles analysant des réalités de notre pays voire de notre monde.

À vous mes chers. L’insensé, que je suis pour beaucoup d’entre vous, sollicite votre attention sur cette correspondance. Avant de vous exposer le problème dont il y est question, je commencerais d’abord par vous manifester la considération que je porte à votre endroit.    

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Salut, vous les jeunes dont je place ma confiance. Salut, vous les jeunes sur lesquels ma très chère mère patrie compte en ces temps les plus sombres de son existence. Salut, vous les jeunes qui se sentent indignés par les pratiques courantes de nos gouvernants.

Hommage à la jeunesse

Salut, vous les jeunes que j’estime être les secours de la nation bâtis par les aïeuls de nos pères. Salut, vous les jeunes sur lesquels on peut compter face à cette situation périlleuse qui menace de disloquer les idéaux sur lesquelles nos ancêtres ont fondé notre nation.

Salut, vous les jeunes qui sont les produits de ces hommes et femmes qui ont consacré leur existence à enseigner les valeurs morales de nos valeureux aïeuls. Salut, vous les jeunes qui ont été formés par ces illustres enseignants qui ont été formés par des hommes et femmes qui étaient autrefois les lumières parmi leurs pairs.

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Je fais allusion ici à ces jeunes universitaires qui ont été reconnus comme ceux qui n’ont jamais traîné par terre. Les enseignants de l’auteur qui a été reconnu par ses pairs comme un illustre maitre de l’art de la divination par l’observation des figures formées sur le sol. Il s’agit précisément de toi qui lies cet énoncé en cet instant précis, de lui avec qui tu discutes très souvent des sujets alarmants de la nation, de celui sur lequel tu places ton espoir comme un digne fils de nos ancêtres, de tous ceux sur lesquels tu comptes parmi les fils et filles dignes de confiance et d’estime.

Paradoxe à dénouer

Je vous fais part de ce problème qu’un correspondant de mon très cher ami Dougou a eu l’aimable plaisir de porter à son attention. Il aimerait savoir entre celui qui a accidentellement sonné un coup mortel à un innocent sans un motif justificatif et celui qui a injecté sciemment une injection létale à ce dernier après son procès au terme duquel il a été reconnu coupable et condamné à mort, celui qui est un meurtrier ?

De ce fait, après m’avoir fait part de ce problème de son correspondant qu’il considère comme le sien, il a tenu un discours que je ne m’attendais point. Toutefois, il s’agit d’un discours qui m’est familier. Il l’est aussi pour ceux qui le connaissent.

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 Mon ami est un homme qui ne traite jamais une question sans faire de parallélisme entre son sujet et les pratiques de ceux-là qui l’indignent. Il est du genre de ceux qui ne manquent jamais une occasion de mettre contre le mur ceux qui se conduisent mal dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes. Le parallélisme est un mode d’argumentation qui lui est familier.

Cependant, ce qui m’a stupéfait dans ce discours, c’est son aspect critique et son caractère sympathique à la fois. Dans son allocution, il transparait d’une part qu’il fait un éloge suivi de dénigrement. Ce mode d’appréciation lui est connu par ses correspondants. Il montre clairement qu’il admire la personnalité de cet homme condamné pour un crime, qui à première vue peut paraitre gratuit pour certains. Mais en même temps, il est impitoyable avec lui. D’autre part, il exhibe sa compassion envers le commis de l’état qui a écourté la vie du condamné.

Avertissement

Avant de vous exposer les grandes lignes de son discours, je tiens à signaler que je suis étourdie par son message. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi un Dougou peut avoir de l’admiration pour un homme qui a supprimé une vie. Pourquoi juge-t-il sévèrement l’acte d’un homme dont il admire la personnalité ? Pourquoi étant un homme qui se bat pour la préservation de l’espèce humaine, peut-il avoir de la sympathie pour un homme qui sert l’ange de la mort ? Pourquoi un Dougou qui est contre l’euthanasie peut avoir de la compassion pour un autre qui est pour la peine de mort ? Pourquoi un homme qui se bat contre l’avortement peut être cordial avec celui qui a délibérément ôté une vie et être exigeant envers celui qui a accidentellement ôté une vie ?

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Ce qui m’a déconcerté le plus, c’est le parallèle qu’il a établi entre le problème que son correspondant lui a soumis et les tensions qui troublent le pays de l’hospitalité.

Dans son allocution sur ledit problème, après avoir admiré et durement traité cet homme dont certains d’entre vous pourront juger innocent alors qu’il a été mis à mort par le système en place, Dougou fait un virage de 90 ° Celsius. Je vous laisse le soin de découvrir par vous-même.  

Confessions sur le procès

Si bien qu’il avait été énoncé, dès le préambule de ses propos, on aperçoit que son correspondant lui a fait quelques confessions sur le déroulement du procès et sur les deux hommes qui ont tous mis fin à une vie.

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Dans son allocution, il fait savoir que l’accusé qui peut paraître innocent pour certains, à la différence du commis chargé des exécutions, était très marqué par son acte. Il n’était pas un habitué des mis à mort. Quant au commis chargé de l’exécution des condamnés à mort, il fait savoir qu’à la différence de celui qu’il a exécuté, il était maître de ses actes, qu’il savait que son acte serait fatal pour celui qui est couché sur le lit.

À l’écouter, il transparait dans le discours que mon ami ne traite pas les deux personnes qui, tous deux, ont ôté une vie. Il est donc clément et dure en même temps envers l’un et sympathisant seulement envers l’autre. Aussi, il ressort de son discours que sans qu’il ne le dise ouvertement et ne le justifie, il approuve la personnalité de l’un et désapprouve son acte sans blâmer l’autre.

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CISSSE Mikailou, le nihiliste en puissance


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2 comments

Phileingora 27 mai 2020 - 15 h 39 min

Une vraie analyse nihiliste. Merci Mikailou.

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YAKWÉ 27 mai 2020 - 15 h 56 min

Très bonne analyse de la vie actuelle de notre société. Je vous encourage mon Segal.

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