La sécurité sanitaire des aliments joue un rôle essentiel pour garantir que les aliments soient sains à tous les stades de la chaîne alimentaire, de la production à la récolte, en passant par la transformation, le stockage, la distribution, la préparation et la consommation. C’est au regard de ce rôle que l’Assemblée générale des Nations unies a, en décembre 2018, institué la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, célébrée chaque 7 juin.
L’institution de cette journée est un moyen important de sensibiliser les gens aux problèmes de salubrité des aliments ; de démontrer comment prévenir les maladies grâce à la salubrité des aliments ; de discuter des démarches de collaboration pour améliorer la salubrité des aliments dans tous les secteurs ; de promouvoir des solutions et des moyens de renforcer la salubrité des aliments.
Chaque année, environ 600 millions de personnes tombent malades et 420 000 meurent
Selon une publication en date du 7 juin 2025 sur le site des Nations unies (www.un.org), il ressort que chaque année, environ 600 millions de personnes tombent malades et 420 000 meurent parce qu’elles ont consommé des aliments dangereux. Cela signifie qu’environ une personne sur dix dans le monde tombe malade chaque année à cause de maladies d’origine alimentaire. Le fardeau économique dépasse 110 milliards de dollars par an dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, en raison de la perte de productivité et des dépenses de santé.
Au moins 200 maladies différentes sont causées par la contamination des aliments par toute une série de dangers. Il s’agit notamment de bactéries, de substances chimiques, de champignons ou de parasites, d’additifs malsains, de résidus de médicaments vétérinaires, de contaminants, de toxines naturelles présentes dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, et de l’impact des pesticides.
Les maladies d’origine alimentaire ralentissent le développement socio-économique en mettant à rude épreuve les systèmes de santé et en affaiblissant les économies nationales, le tourisme et le commerce.
Comme le souligne Annelies : « La protection de la santé des consommateurs dans le commerce des denrées alimentaires est un enjeu de taille. Garantir la sécurité sanitaire des aliments n’est pas seulement un impératif de santé publique, c’est essentiel pour construire des communautés résilientes et favoriser une croissance économique durable. »
La sécurité sanitaire des aliments au Mali
Au Mali, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA) a été créée en 2003 par la loi n°03-043 du 30 décembre. Elle est le cadre institutionnel adéquat pour garantir aux populations une alimentation saine, sans danger pour leur santé, et permettre l’accès facile des produits nationaux au marché international, par le biais de l’amélioration de leur qualité sanitaire et phytosanitaire.
Établissement à caractère scientifique et technologique, l’ANSSA a pour missions d’assurer la coordination de toutes les actions liées à la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et des aliments pour animaux ; d’apporter un appui technique et scientifique aux structures nationales de contrôle des aliments ; d’assurer l’appui scientifique et technique nécessaire à la réglementation relative à la sécurité sanitaire des aliments ; d’évaluer les risques sanitaires que peuvent constituer les aliments destinés à la consommation humaine ou animale, ainsi que les procédés et conditions de production, de transformation, de conservation, de transport, de stockage et de distribution des denrées alimentaires, les additifs alimentaires, les résidus de produits vétérinaires, phytosanitaires et autres contaminants, les résidus de matières fertilisantes et supports de cultures, les conditionnements et matériaux destinés à se trouver en contact avec les matériaux ci-dessus cités ; d’appuyer les activités des réseaux épidémiologiques et des systèmes de surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ; d’assurer la communication sur les risques liés aux aliments.
Les mesures mises en place
Depuis sa création, elle s’est attelée à mettre en place plusieurs mesures d’une importance capitale dans la maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments.
À titre d’exemples, elle a procédé à une évaluation des risques sanitaires des aliments portant sur la plupart des aliments de grande consommation comme la viande rouge, le poulet, le poisson, le pain, les céréales (riz, sorgho, fonio, sésame), les cultures maraîchères, les cubes alimentaires, l’alimentation de rue, entre autres.
D’après l’ANSSA, les maladies d’origine alimentaire au Mali sévissent de façon quasi endémique, eu égard à un environnement malsain, à la pollution de plus en plus aggravée dans les grandes agglomérations urbaines, à l’utilisation incontrôlée des intrants agricoles, des produits vétérinaires, des additifs, et à l’implantation des unités de production dans des endroits insalubres.
Nonobstant les efforts énormes consentis par l’État, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes, indique l’ANSSA. Car toujours selon elle, le système de production se caractérise encore par la non-application des principes généraux de l’hygiène alimentaire et l’absence d’une démarche de prévention des risques alimentaires.
La sécurité sanitaire des aliments au Mali est un enjeu crucial, avec des efforts en cours pour améliorer la nutrition des populations, renforcer les institutions et la coordination, et faire face aux défis liés à la dépendance aux importations et aux crises internationales.
Au regard de l’importance de la sécurité sanitaire des aliments, de vigoureuses actions devraient être menées, surtout dans le domaine de la communication. Et les sanctions devraient être plus rigoureuses que d’habitude à l’encontre de ceux qui ne respectent pas les principes généraux d’hygiène et de salubrité.
Sidi Modibo Coulibaly
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