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Journée de l’Afrique : ces 5 points qui montrent l’échec de l’OUA

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Pendant que nous commémorons la Journée de l’Afrique, le temps est à l’évaluation des défis qui attendent ce continent en termes d’atteinte des objectifs de l’Organisation pour l’unité africaine (OUA). Nous estimons que l’Afrique est loin du point d’arrivée.

« Le rêve panafricain poursuit son bonhomme de chemin. Il a donné naissance à l’Organisation de l’unité africaine le 25 mai 1963 et l’Organisation de l’Unité africaine a joué un rôle de premier plan dans la libération de l’Afrique lors de la lutte contre l’apartheid et contre le colonialisme. »

Ces propos sont de Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali. C’était lors d’un entretien qu’il a accordé à RFI ce lundi 25 mai 2020 à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique.

Si à sa création, cette organisation a enregistré d’immenses succès pour le progrès de l’Afrique, c’est parce que les pères des indépendances africaines avaient l’amour pour leur continent, leur seul héritage commun. Cela est tellement clair qu’ils ont réussi à mettre en place cette organisation. Mais aujourd’hui tout porte à croire que les dirigeants actuels du continent n’ont pas jusqu’à présent réussi à être à la hauteur des défis.

La réalisation d’une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d’Afrique

Cet objectif aujourd’hui n’est-il pas voué à l’échec ? Les Africains ne sont plus soudés. Comme une jungle, la xénophobie, la trahison, l’hypocrisie, la renaissance de l’esclavage tribale, etc., constituent des phénomènes qui sont très développés sur ce continent handicapant les voies du développement. Nous avons vu le cas de la Libye avec l’Assassinat de Mouammar Kadafi. Rares sont les chefs d’État qui se sont ralliés à lui pour le sauver contre ses ennemis. Nous savons également les maltraitances qu’on fait subir à des étrangers dans certains pays africains. Où est l’unité et la solidarité ? Nous sommes plus divisés que jamais.

La défense de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance des États membres

L’Afrique est confrontée à de nouveaux défis, notamment le terrorisme. Un fléau contre lequel, le continent peine à trouver des solutions. Au Mali, nous savons combien de parties du territoire sont sous le contrôle des autorités maliennes. De Mopti jusqu’à Kidal, l’administration publique se fait rare. Où est l’intégrité du territoire ? Cela reste de même pour la souveraineté et l’indépendance des États africains.

Nous avons l’impression que les décisions de nos dirigeants leur viennent d’en haut. Tellement en déphasage avec les réalités du continent. « Après le colonialisme, l’apartheid et la ségrégation raciale, le combat pour vaincre le terrorisme est l’autre grand défi du continent », a reconnu Tiébilé Dramé lors de son intervention à la RFI. Ce combat, nos dirigeants modernes peinent à le gagner.

La promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent

Sur cet objectif, nous nous demandons si c’est la peine de rappeler qu’il demeure jusque-là un échec. La paix, la sécurité et la stabilité sont dans les fers en Afrique. Le banditisme, l’incivisme, le terrorisme, la corruption font fortement souffrir ce continent. Une situation qui contribue aux différents bouleversements dont nous constatons dans maints pays d’Afrique.

La promotion des principes et institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne gouvernance

Un autre défi à relever. Les élections en Afrique demeurent toujours un épisode de crainte pour les citoyens.

Malgré le coronavirus, nous avons vu le cas des élections législatives au Mali. Dans plusieurs localités, les électeurs ont manifesté pour montrer leur mécontentement. Parce qu’ils ont estimé que le résultat proclamé ne correspond pas à leur voix.

En 2018, lors des présidentielles au Mali le même cas s’est produit.

Dans de nombreux pays africains, les élections engendrent l’instabilité de l’État. La participation populaire aussi bien que la bonne gouvernance demeurent un idéal dans les pays africains. Les citoyens sont réduits au rôle de réceptacle des décisions des pouvoirs publics. La souveraineté populaire est devenue juste un mirage.

La promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples

Au Mali, au Burkina Faso, en République démocratique du Congo, etc., les droits de l’homme et des peuples continuent d’être violés. Durant ces derniers temps, des rapports ou des communiqués ont dénoncé des violations de ces droits dans chacun de ces pays qui ne sont d’ailleurs pas les seuls. Les citoyens s’entre-tuent, les forces de l’ordre censées protéger les citoyens les assassinent ou les maltraitent.

Dans de tels contextes, près de 50 ans après la création de cette organisation, peut-on parler de protection des droits de l’homme et des peuples.

L’organisation pour l’unité africaine a encore du chemin à parcourir pour l’atteinte de ses objectifs. Mais à l’allure où vont les choses, il faudrait attendre encore des années pour y parvenir. D’ici là, de nouveaux défis seront sûrement à l’ordre du jour.


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