Dans un contexte de crise sécuritaire généralisée, les pays membres des Nations unies ont célébré le mardi 24 janvier 2023, la Journée internationale de l’éducation. Le thème de cette 5e édition était: « Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité ».
Depuis plus d’une décennie, les pays du Sahel font face à une crise sécuritaire sans précédent. Le Mali ne fait pas exception. Dans ce pays ouest-africain, le phénomène a gravement compromis l’accès à l’éducation de milliers d’enfants d’âge scolaire, notamment dans le nord et le centre du pays.
« Atteinte » aux droits à l’éducation
Le déclenchement du conflit en 2012, a profondément affecté le milieu scolaire au nord et ensuite au centre du pays vers 2015. La dégradation de cette crise a notamment entraîné le déplacement d’une masse importante de populations et la fermeture de facto des milliers d’écoles, privant ainsi un nombre considérable d’enfants de leurs droits à l’éducation.
En effet, l’éducation est un droit humain, un bien public et une responsabilité publique, dit-on. De même, le droit à l’éducation est inscrit dans l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui exige que l’enseignement élémentaire soit gratuit et obligatoire.
Pourtant, pour cause des attaques indiscriminées de groupes armés contre les institutions étatiques, notamment les écoles, nombreux sont les enfants maliens, privés de leur droit d’apprendre. Cette situation impacte négativement l’avenir de ce pays du sahel où en 2022, la situation humanitaire a été extrêmement difficile.
Avec l’encerclement des villages par des groupes armés et les restrictions contre la liberté de mouvement des civils, qui semblent être devenus de plus en plus courants, le début de l’année 2023 ne laisse pas entrevoir une amélioration de la situation humanitaire dans ce pays sahélien, notent des internautes avertis.
Cependant, l’un des principaux problèmes des écoles maliennes constitue la problématique de l’aide au fonctionnement, le manque d’infrastructures diverses (salles de classe équipées, eau/électricité, cantine et salle de classe), et le manque d’enseignants. Bien que le gouvernement, les ONG et la communauté se mobilisent pour apporter des solutions, beaucoup d’efforts restent à consentir pour améliorer le quotidien des élèves et des enseignants de ces écoles.
Fermeture de 1632 écoles sur 8585
Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), publié en novembre 2020, 1344 écoles restaient encore fermées à travers le Mali, à cause de l’insécurité.
Aussi, dans le cadre de la célébration de cette Journée, le président de la Commission nationale des droits de l’homme du Mali (CNDH), Aguibou Bouaré, a livré un message dans lequel il déplore la fermeture des milliers d’écoles maliennes, en raison de l’insécurité. Le « Mali célèbre cette journée dans un contexte où beaucoup de localités sont touchées par la crise sécuritaire et avec comme effet, la fermeture de 1632 écoles sur 8585, soit 19 % », a-t-il déclaré, rapporte Maliweb.net dans un article publié ce vendredi 27 janvier 2023.
Sur le plan mondial, plus de « 244 millions d’enfants et de jeunes ne vont pas à l’école et 771 millions d’adultes ne maitrisent pas les compétences de base en alphabétisation », a indiqué l’UNESCO sur sa page, à l’occasion de la célébration de la 5e édition de la Journée internationale de l’éducation. Selon l’institution onusienne, cette situation, qu’elle trouve « inacceptable », constitue une « atteinte » au droit à l’éducation de ces individus.
Trouver des moyens alternatifs pour relever le défi
Pour relever ce défi majeur, susceptible d’impacter l’avenir des enfants, l’UNESCO invite à « transformer l’éducation » dans un monde en évolution rapide.
Cependant, il reste plus que jamais urgent de soutenir la mobilisation politique autour de l’éducation. Il s’agit notamment de trouver des moyens alternatifs pour permettre à ces milliers d’enfants d’être instruits. Car, faut-il le noter, sans une éducation inclusive et équitable de qualité et des opportunités tout au long de la vie pour tous, les pays ne parviendront pas à réaliser l’égalité des genres et à briser le cycle de la pauvreté qui laisse de côté des millions d’enfants, de jeunes et d’adultes.
Bakary Fomba
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